La galerie Hans P. Kraus Jr. Fine Photographs participera à son premier salon de l’art britannique, à l’occasion du Masterpiece London, qui aura lieu du 30 juin au 5 juillet, au Royal Hospital Chelsea. L’exposition, Early British Masters in Photography, comprendra des travaux de William Henry Fox Talbot, Hill et Adamson, Anna Atkins, Roger Fenton, Julia Margaret Cameron, Lewis Carroll, et Alvin Langdon Coburn.
Parmi les pièces de choix de cet Early British Masters in Photography, il y aura un album rare des photographes écossais David Octavius Hill et Robert Adamson. The Bicknell Album contient 100 calotypes datant de 1843 à 1847, et c’est le seul de cette ampleur à faire encore partie d’une collection privée. L’exposition au Masterpiece donnera l’occasion au public londonien de le découvrir pour la première fois.
La brève collaboration entre Hill (1802-1870) et Adamson (1821-1848) a été l’une des plus importantes de l’histoire de la photographie. Ils produisirent chefs d’œuvre sur chefs d’œuvre aux premiers temps de la photographie. Malheureusement, Robert Adamson meurt en janvier 1848, à l’âge de 26 ans. Hill, seul, ne réalisera jamais de photos aussi mémorables. Il s’arrangera cependant pour qu’une sélection de leurs meilleurs clichés soit réunie en albums. À l’exception de The Bicknell Album, tous les autres recueils connus de Hill et Adamson sont présentés dans des collections permanentes.
Henry Bicknell était un collectionneur majeur du XIXème siècle et le fils du mécène le plus important de J.M.W. Turner. Hill choisit personnellement les 100 calotypes pour l’album de Bicknell. La majorité des photographies sont des portraits, certains de Hill et Adamson eux-mêmes, dont The Artist and the Gravedigger (L’artiste et le fossoyeur). 20 tirages sont issus de la série réalisée sur les familles de pêcheurs fières et laborieuses qui peuplent Newhaven. Ces études puissantes et évocatrices constituent le premier projet significatif de documentaire photographique et forment le travail le plus abouti de Hill et Adamson.
La photographie qui ouvre l’exposition est le Roofline at Lacock Abbey de Talbot, un négatif de sa maison ancestrale du Wiltshire, sans doute pris en 1839, l’année où fut inventée la photographie. Talbot capture cette partie plongée dans la pénombre, et le résultat en est la simplification spectaculaire de la ligne de toit, faisant ressortir les formes des cheminées qui l’ornent toujours aujourd’hui.
Anna Atkins, la première femme photographe, est représentée par son Cheilanthes radiata, un cyanotype exceptionnel de 1852-1854. C’est une plaque issue de son album British and Foreign Flowering Plants and Ferns.
Roger Fenton</strong, l’un des photographes les plus influents de Grande Bretagne, voyagea en Russie en 1852, l’année où il passa de la peinture à la photographie. Pendant son périple, travaillant dans des conditions difficiles, Fenton réalisa quelques-uns des premiers clichés de ce pays. Post House, Kief est une démonstration frappante de son talent.
Le portrait Stella – study of Mrs. Herbert Duckworth, de Julia Margaret Cameron, une impression à l’albumine de 1867, dépeint la beauté victorienne intemporelle de la nièce de l’artiste, qui donnera plus tard naissance à Virginia Woolf et Vanessa Bell.
Le ciel au-dessus du Londres d’avant-guerre est capturé dans le Wings ! d’Alvin Langdon Coburn, une impression de gomme sur platine que le photographe présenta à son ami, le peintre cubiste Max Weber, en 1914.
En plus des travaux des photographes britanniques, l’exposition accueillera ceux de Gustave Le Gray et de l’américain Edward Steichen. L’élégance déployée par ce dernier dans Little Round Miror (1902) en fait l’un des clichés les plus importants du début de sa carrière. C’est l’une des quatre impressions de gomme sur platine exposées.