La A.galerie, à Paris, expose ce célèbre photographe de mode et portraitiste écossais dont les portraits font les couvertures des plus grands magazines. Arnaud Adida, son galeriste, parle d’un des 20 photographes les plus influents du monde.
Je ne cesserai de le répéter : les grands photographes sont les plus cools ! Ceux dont le travail & la créativité ont apporté quelque chose de nouveau à leur art, ceux dont la carrière est aboutie, ceux qui n’ont plus rien à prouver à personne, ceux-là sont les plus exquis, les plus faciles et me donnent un plaisir immense. Leur gentillesse et leur humilité me rendent heureux. Les grands dont je parle et avec qui j’ai eu la chance de travailler sont des artistes comme Peter Lindbergh, Patrick Demarchelier, Elliott Erwitt, Steve Schapiro et bien entendu Albert Watson que j’expose actuellement chez A.galerie.
A l’inverse, mon métier m’a donné récemment l’occasion de travailler avec une jeune photographe pleine de doutes et de bêtise qui a fait de ma vie un enfer. Parenthèse fermée, revenons à Albert.
Que peut-on dire de plus de cet écossais, borgne, reconnaissable par sa casquette à l’envers et sa barbe blanche ? Il est un technicien hors pair et un créatif bourré de talents qui insiste depuis toujours pour faire ses tirages lui-même, que ce soit à l’époque bénie de l’argentique ou à celle du numérique. Sa carrière d’un demi-siècle force le respect : des films de pub (Chanel, Levi’s, Gap etc…) des clips vidéo innombrables, des affiches de films d’Hollywood, sans parler des centaines de couvertures de Vogue, Rolling Stone, Time etc… Pour PDN (Photo District News) il est un des 20 photographes les plus influents du monde. Et Taschen ne s’est pas trompé en lui proposant de publier Kaos, un livre de taille Sumo résumant toutes ces années le doigt posé sur le bouton dans l’attente de l’image absolue. Certaines photos de Monsieur Watson sont ont fait le tour du monde de la presse, de l’édition, des ventes aux enchères : Kate Moss nue à Marrakech en 1993, le portrait noir et blanc de la biographie de Steve Jobs, l’affiche toute jaune de Kill Bill avec Uma Thurman, Alfred Hitchcock poulet à la main, etc…
Pour l’exposition Kaos à Paris, notre choix s’est porté sur du noir et blanc : quelques photos célèbres d’Albert mais aussi des nouvelles images, inédites, publiées dans le livre de Taschen. L’ensemble est d’une élégance folle : un mur people avec Prince, Bowie et Darth Vader, un mur de top model avec Naomi, Kate, Christy, Cindy et Laetitia, puis quelques surprises allant du romantisme au surréalisme, de la nature morte au paysage. Albert sait tout faire et même lorsqu’il fait son livre sur Las Vegas (Strip Search), Watson arrive à rester élégant.
Au vernissage, on reconnait le grand photographe : disponible, généreux, pas blasé, ouvert à la discussion, aux rencontres, au partage, expliquant son passé, dévoilant ses projets. Un grand bonhomme ce Watson ! Et je le sens heureux du travail que nous avons fait pour lui, alors qu’il est habitué à des rétrospectives de 400 tirages dans les musées du monde entier, il se sent bien dans la galerie et il trouve ça chic, il le dit, et malgré les trente tirages qui se battent en duel dans la galerie, Watson is jouasse… Nous le sommes aussi.
Arnaud Adida
Arnaud Adida est le propriétaire de la galerie A.galerie, à Paris.
Albert Watson, Kaos
Exposition du 25 janvier au 17 mars 2018
A.galerie
4 Rue Léonce Reynaud
75116 Paris
France