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Les Photaumnales 2014

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Les Photaumnales ont construit leur programmation 2014 autour de trois axes principaux. Le premier, This is England, rassemble 6 expositions présentées à la galerie de la Tapisserie. C’est une sélection de 6 photographes anglais qui photographie la Grande-Bretagne, au travers des clichés de Jocelyn Bain Hogg, Peter Dench, Daniel Meadows, Chris Steele-Perkins, Anna Fox et Martin Parr.

Tired Of London, Tired Of Life
Jocelyn Bain Hogg & Paul Davis

Le projet Tired Of London, Tired Of Life (pour paraphraser Samuel Johnson) est le résultat de rencontres fortuites et régulières entre Bain Hogg et Davis dans certains “établissements” de Londres (principalement Soho), et ce pendant de nombreuses années. L’imbibation était à l’ordre du jour et ils regardaient beaucoup les photos, les dessins et les histoires que tous deux avaient réalisés et vécus.
Londres est une très grande ville dont tout le monde a entendu parler. Inutile d’essayer de l’évoquer en quelques mots, d’ailleurs ni Bain Hogg ni Davis ne se sont aventurés à le faire. L’un a photographié et l’autre dessiné. Attendant patiemment ou se laissant prendre au dépourvu. Yeux et oreilles toujours grands ouverts, sans se lasser jamais.
Londres ne manque jamais de vous écœurer, de vous réconforter, de vous déprimer, de vous dynamiser ou d’être totalement déconcertante et belle. Tout ce que Londres fait, elle le fait doucement, contrairement à São Paulo ou New York.

England Calling
Peter Dench

« Il est impossible de photographier l’Angleterre sans se rappeler l’héritage du rock’n’roll ; depuis Liverpool et les Beatles ; Manchester et Morissey ; de Londres et les Kinks jusqu’à Crowley et les Cure, l’Angleterre a façonné plusieurs des plus grands musiciens rock du monde. Ma propre épiphanie musicale est venue en pataugeant à travers les vertes prairies anglaises au milieu des années 80 ; les cordes synthétiques et les sons des synthétiseurs de l’Acid House m’ont réveillé. Cette variante de la House Music, développée par des DJ’s de Chicago, dans l’Illinois, mit fin à une passion d’adolescent pour les affrontements dans les tribunes de foot et nous a, avec des milliers d’anciennes bandes de hooligans, unis dans un hochement de tête universel sur les pistes de danse. L’Angleterre était extatique, la jeunesse se crispait, souriait, aimait et écoutait ; les couleurs étaient éclatantes et l’atmosphère euphorique. C’est de cette euphorie dont j’ai encore besoin et cette dévotion sur les pistes de danse des années 80 que je reproduis lorsque je photographie les rues et l’intérieur des clubs anglais. Accro au rythme entêtant de l’“England calling”, j’ajuste mon regard, je suis le “beat”, je crée un rythme, j’appuie sur le déclencheur et BOOM — lumière du flash —, le moment est capturé, cadre silencieux au milieu du chaos. »

The Free Photographic Omnibus, 1973-74
Daniel Meadows

Au début des années 70, Daniel Meadows fit partie des acteurs du mouvement pour une photographie indépendante au Royaume-Uni, rompant avec la tradition et insufflant de nouvelles énergies et façons de voir. Sa pratique est complexe, passionnée et souvent largement autobiographique.
Imaginez un jeune hippy aux cheveux longs, avec un penchant pour Bob Dylan, le goût de l’aventure et la passion de la photographie, réalisant des images depuis un autobus à impériale transformé en appartement, studio photo et galerie.
Pendant plusieurs mois (de septembre 1973 à novembre 1974), Daniel Meadows a réalisé un stupéfiant témoignage sur la société anglaise en sillonnant le pays (plus de 10 000 miles, soit plus de 16 000 km) à bord de son autobus, connu sous le nom de Free Photographic Omnibus. Au fil de son périple, il a proposé des séances photos gratuites dans 22 villes. Il a photographié 958 personnes, seules ou en groupes et réalisé de nombreuses interviews. Avec cette série intitulée National Portraits, il s’est imposé comme un documentariste engagé et un commentateur incisif sur son époque.


June Street, Salford, 1973

Daniel Meadows & Martin Parr

« Nous sommes des photographes documentaires, et nous nous appelons Daniel Meadows et Martin Parr. Avant la rénovation qui va transformer Salford, nous souhaitons enregistrer pour les générations futures l’ambiance amicale qui caractérise votre ville. » 
C’est en ces termes qu’au printemps 1973, pendant leur dernière année d’études, Daniel Meadows et Martin Parr écrivent aux habitants de June Street à Salford.
Couples vêtus avec soin, familles, mères isolées avec de jeunes enfants, assis dans leur salon… Leurs photographies, très formelles, accordent autant d’attention aux détails du cadre de vie — papier peint, décoration — qu’aux habitants eux-mêmes. Ils ont également enregistré certains des habitants de June Street parlant de leur vie, nourrissant ainsi l’envie grandissante de Meadows de documenter la Grande-Bretagne par les images et les mots

The Teds
Chris Steele-Perkins

Au début de l’année 1954, à bord du dernier train pour Southend, quelqu’un a tiré la sonnette d’alarme. Le train s’est immobilisé. Les ampoules ont été brisées. La police a arrêté un gang vêtu de costumes à la mode édouardienne, en référence au règne d’Edward VII (1901-1910). : longues vestes avec des colliers de velours et pantalons-cigarettes à boutons, socquettes de couleur, fines cravates, cheveux longs et graissés. En avril, deux gangs, vêtus de la même manière, se sont rencontrés à la fin d’une soirée. Ils étaient prêts pour l’action : des briques et des chaussettes remplies de sable ont été utilisées. Cinquante-cinq jeunes ont été arrêtés. En août, à l’occasion d’un week-end prolongé, était organisé le premier concours du Ted le mieux habillé. Le gagnant fut l’assistant d’un marchand de fruits et légumes de 20 ans. Le mythe des Teddy Boys était né.
« Les modes sont passées mais la musique et le look ont connu un revival dans les années 70, et c’est ce que nous devions couvrir pour le magazine New Society avec l’écrivain Richard Smith. Tous les deux, nous sommes partis avec le même sentiment « Hey man, c’est bizarre ! » « Somethin’Else » (il y a quelque chose d’autre), en paraphrasant Eddie Cochran ! et nous avons convenu de continuer à travailler sur les Teds et de faire un livre. Ce qui a été fait quelques années plus tard et le reste appartient à l’histoire. »

Pictures of Linda Lunus
Anna Fox

« Depuis 1983, je photographie Linda Lunus, chanteuse punk du groupe Fashionable Living Death ; photographies de promotion du groupe, books de mannequinat, et enregistrement surtout d’un style vestimentaire. Linda était un antidote au sinistre conservatisme qui régnait dans notre petite ville dans les années 80. Pictures of Linda Lunus est le résultat d’une collaboration ; Linda souhaitait être photographiée comme un enregistrement d’elle-même, de sa vie et de son style, et je souhaitais la photographier parce qu’elle était stupéfiante dans le refus flagrant de se conformer au contrôle de la vie des femmes exercé par notre société. L’aspect collaboratif est important dans ce projet : l’intérêt était pour moi de renverser la conventionnelle relation de pouvoir entre le photographe et son sujet. Je voulais ressentir ce qu’était de perdre une part vitale de ce contrôle qui si souvent détermine ce que nous voyons exposé sur les pages imprimées ou sur les murs. Pictures of Linda Lunus est un projet qui se poursuit, une forme de recherche. En travaillant avec Linda, je développe de nouvelles perspectives dans la relation que j’ai au monde par l’objectif de mon appareil photo. »

 

EXPOSITIONS
This is England
Dans le cadre des Photaumnales 2014
Jusqu’au 11 janvier 2015
Galerie de la Tapisserie
22, rue Saint-Pierre
60000 Beauvais
Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 18h, samedi et dimanche de 10h à 18h (17h les 24 et 31 décembre) – Fermé le 25 decembre et le 1er janvier.
Tél. : 03 44 15 67 00 (semaine) / 03 44 15 30 30 (week-end)

http://photaumnales.fr

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