En écho aux Mois de la Photo à Paris et à Berlin, et tout en s’inscrivant dans le réseau européen, la photographie est aussi au cœur des événements culturels en Europe centrale et de l’Est. Vienne, Budapest et Bratislava proposent durant tout le mois de novembre des expositions et des rencontres autour du thème de l’usage de la photographie dans l’art, à l’occasion de ces festivals destinés à la fois au public amateur et professionnel.
L’association European Month of Photography network (EMoP) regroupe en effet 8 capitales européennes ainsi que leurs institutions et scènes professionnelles respectives, afin de promouvoir la photographie contemporaine auprès d’un public plus large et à l’aide d’un réseau international.
Parmi les villes participantes, c’est à Paris, à Berlin, à Vienne, à Budapest et à Bratislava que se déroulent les festivals en automne ; Athènes, Ljubljana et Luxembourg présentent des événements au printemps et en début d’été.
En 2014, l’EMoP fête son dixième anniversaire, pendant que l’Europe commémore le centenaire de la Grande Guerre. Le mois de novembre donne aussi lieu à la commémoration du 25e anniversaire de la chute de mur de Berlin, événement représentant la fin de notre XXe siècle. Dans ce climat commémoratif, rien n’est surprenant dans la décision des villes partenaires de l’EMoP de produire une exposition conjointe intitulée MemoryLab – Photography Challenges History, qui met en question, à l’aide des œuvres d’artistes contemporains, les enjeux de l’histoire et des histoires personnelles et collectives. MemoryLab regroupe une quarantaine d’artistes qui ont été choisis en collaboration par les commissaires de chacun des festivals. On y retrouve les images de Broomberg & Chanarin, Antoine d’Agata, Nan Goldin, Stephanie Kloss, Klaus Mettig, Andreas Mühe, Erwin Olaf, Trevor Paglen, Aura Rosenberg, Anna Charlotte Schmid, entre autres.
Les expositions, parallèlement présentées à Berlin, à Bratislava, à Budapest et à Vienne, reflètent les spécificités locales de l’histoire et de sa mémoire, tout en considérant le caractère global de l’historiographie. Les artistes locaux et internationaux présentés côte à côte dans chacun des expositions traduisent leurs expériences souvent très subjectives de l’histoire et ouvrent ainsi la voie à une compréhension plus générale et plus profonde du passé.
Quel rôle l’image (photographique) peut avoir dans la création et dans la transcription de l’histoire ? Quelles sont les formes éventuelles de cette transcription à la fois personnelle et collective ?
Quelles sont les limites de la mémoire ? Comment se laisse-t-elle modifier au fil des années et comment les images officielles ou officialisées, censurées ou anonymes y contribuent ?
Comment les réalités du passé et du présent peuvent être reconstruites ?
Les œuvres sélectionnées pour ce projet permettent de (re)penser la complexité de l’histoire qui implique l’événement passé aussi bien comme fait historique que comme reconstruction, et qui est à la fois une partie intégrale et incontournable de notre temps présent, au sens où elle peut nous aider à mieux comprendre le monde d’aujourd’hui et celui du futur.
Berlin : Memory Lab: The Sentimental Turn, Photography Challenges History (jusqu’au 15 décembre 2014)
http://www.mdf-berlin.de/
Bratislava : Memory Lab – Photographie et métahistoire (jusqu’au 23 décembre)
http://2014.mesiacfotografie.sk/
Budapest : MemoryLab – Photography Challenges History (jusqu’au 22 janvier 2015)
http://fotohonap.hu/
Vienne : Memory Lab. Photography Challenges History (28 octobre 2014 – 21 mars 2015)
http://www.musa.at/