Dans les villes, la plupart des rencontres faites dans la rue sont fugitives, périphériques et transitoires. Les gens apparaissent et disparaissent presque avant que nous ayons une chance d’assimiler leur présence. Il y a peut-être un instant où nous percevons clairement ce sujet fortuit mais l’image est déjà brouillée par l’instant précédent et dégradée plus encore par la vitesse à laquelle ce sujet se transforme en un souvenir jamais pleinement connu. Pour Lisa Saltzman, photographe new-yorkaise influencée entre autres par la peinture impressionniste et l’art abstrait, cette impénétrabilité même est une source douce-amère d’émerveillement. « Il nous est impossible de nous impliquer avec tous ceux que nous croisons et je ne veux pas perdre cela de vue« , dit-elle à propos de sa série intitulée Anonymité urbaine (City Anonymity). « Capter mes sujets comme je le fais, lors d’un instant fugace où le temps s’étire un peu, les rend extraordinaires, inhabituels, sans possibilité de reconnaissance mais aussi étrangement sculpturaux. »
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