Du 5 octobre au 30 décembre, Phot’Aix, à Aix en Provence accueille la Chine : cinq photographes chinois exposent en regard de cinq photographes français, dans l’ancien collège des Prêcheurs et dans le centre-ville d’Aix-en-Provence. Le photographe répond ici à plusieurs questions sur son travail.
Quand avez-vous reçu votre premier appareil photo et qu’en avez-vous fait ?
Mon premier appareil est un boitier Hasselblad que j’ai eu en 2016. Avant, c’était mes amis photographes qui me photographiaient lors de mes performances.
Quel est pour vous le rôle d’un artiste ?
L’artiste est un grand témoin culturel et sensible de la société ; il doit faciliter la compréhension et la perception de la société et de l’humanité.
Qu’est-ce qui est le plus important dans votre œuvre : la performance ou la photographie produite ?
La photographie finale est la plus importante : nous vivons dans une ère de l’image où cohabitent le réel et l’irréel, ce que transmettent mes images.
A quels sujets êtes-vous sensible aujourd’hui ?
Je suis d’abord sensible à la beauté humaine, la beauté de l’esprit libre, à ce que notre civilisation met en œuvre pour que l’humanité aille mieux. Je cherche la beauté de l’humanité dans cette ère.
Le succès qui fait de vous un artiste chinois mondialement connu a-t-il transformé votre rapport au monde et à l’humanité ?
Mes relations aux autres et au monde n’ont pas changé, je suis juste une personne ordinaire appartenant à l’humanité.
Ai Weiwei est connu comme le « photographe briseur de vases », vous êtes connu dans le monde comme le « photographe qui vole » : imaginez-vous un jour pouvoir vous détacher de cette image ?
Je ne veux pas donner trop d’attention à ce que les autres pensent de mon image. Je vais continuer à laisser s’exprimer librement mon cœur. Je souhaite seulement être libre de m’exprimer, de dire ma compréhension de la société et de la nature humaine. Bien sûr, il peut y avoir des changements dans mes formes d’expression à l’avenir.
Pensez-vous être plus libre que les Chinois qui ne volent pas ?
Je suis en quête de liberté. La beauté de l’esprit de liberté se transmet à l’humanité. Je ne souhaite pas que ma liberté soit entravée, limitée ; je ne me compare pas aux autres.
Et enfin, est-ce que vous continuez encore de rêver que vous volez… ?
Je continuerai à voler, les humains ont toujours rêvé de voler. L’humanité peut ainsi se débarrasser de toutes les forces qui l’emprisonnent. Le monde n’avait pas de routes, et à présent l’homme est contraint d’avancer sur des routes étroites… mais vous pouvez vous envoler dans les airs ! Ainsi, vous verrez un monde plus vaste !
Phot’Aix
Du 5 octobre au 30 décembre 2017
Dans les rues d’Aix en Provence
France
https://www.fontaine-obscure.com/pages/photaix_parcours.htm