Edouard Mazaré a commencé la photographie à l’âge de 16ans. Très vite il s’est passionné pour l’image, que ce soit par le dessin, le graphisme ou la photo. A 20 ans il obtient son premier appareil et se lance dans une pratique plus régulière. Photographe de plage et de mariages, il ne laissait pas passer une occasion de s’exercer. En sortant des Beaux-Arts il s’est tourné vers une carrière de graphiste tout en restant photographe en parallèle. Cet équilibre entre ces deux univers qui le passionnent est au cœur de la série Onirik. « Faire du graphisme à travers la photo », comme il dit.
Il y a presque trois ans Edouard Mazaré met au point sa technique de capture qui lui permet ces images aux apparences de superpositions oniriques en un seul clic. Il raconte que ce fut un véritable déclic. Un matin, il a comme une révélation éclaire. Il fait des essais. Le résultat était prometteur mais appelle à davantage de maîtrise. A ce moment-là il est directeur artistique chez Publicis. Guidé par son inspiration et l’excitation du potentiel de cette technique, Edouard Mazaré quitte son travail pour se consacrer à cette nouvelle aventure. C’est ainsi qu’il se lance dans le projet audacieux de sa série Onirik.
Edouard Mazaré raconte que durant sa carrière de graphiste il a passé beaucoup de temps sur les écrans à manipuler des logiciels qui transforment les images de manière très puissante. Par cette technique photographique il parvient à s’évader de tout cela, à se déconnecter des artifices visuels. Aujourd’hui, pour son projet Onirik, il se focalise sur la compréhension des lieux qu’il photographie. Observer et analyser l’espace où il opère constituent une phase primordiale dans son processus créatif.
Edouard Mazaré cherche à laisser s’exprimer l’ambiance du lieu. Cette technique lui permet d’inscrire l’expérience atmosphérique de l’endroit dans une dimension tangible. Cette superposition d’images qui donne l’impression d’une multi exposition rappelle étrangement la vision que l’on a de nos souvenirs. Il parvient ainsi à approcher l’aspect visuel du rêve et de la mémoire. Lorsque l’on pense à un lieu de notre enfance, on le voit, on le reconnaît, mais sans le discerner précisément. C’est une impression de réel créé par un leurre de visibilité. Les photos du projet Onirik nous permettent l’espace d’un instant de contempler des lieux à travers des images qui ont le même langage que notre esprit. Comme s’offrir une balade dans des souvenirs inconnus.
Joséphine Faisant
Joséphine Faisant est une auteure spécialisée en photographie. Elle vit et travaille à Athènes, d’où elle déniche les talents locaux.