Le Prix Elysée est de retour cette année avec une sélection de 8 finalistes captivante et évocatrice des grandes problématiques contemporaines de notre société.
Créé en 2014, le Prix Elysée a pour vocation de mettre en lumière la jeune génération de la scène photographique, mais aussi les évolutions et les mouvements qu’elle manifeste. Si l’on a pu apercevoir les grandes lignes des 8 projets présentés sur le stand de Photo Elysée à Paris Photo en novembre dernier, l’on est déjà certain que le Prix montre de nouveau son engagement et son désir de coller aux questionnements et aux enjeux sociétaux soulevés à travers la photographie de nos jours.
Climat, mouvements migratoires, questions identitaires, dérive ou espoir, ces projets sont autant de miroirs sur notre monde qui poussent toujours plus loin la pratique de la photographie.
Originaire du Maroc, Seif Kousmate expose avec son projet « Men vs fathers » une mythologie personnelle et interroge la figure du père, entre filiation et masculinité, de sa signification singulière à son évocation universelle.
Avec le projet « Why don’t you dance », la photographe Hannah Darabi s’intéresse à la danse populaire dans son pays, l’Iran, comme révélateur d’une histoire politique et sociétale complexe.
À travers « Meanwhile », le Suisse Roger Eberhard pose la question de l’attention à l’heure de la synchronicité des événements à l’échelle mondiale, et montre que l’information ne nous échappe pas toujours en conséquence, mais nous rapproche. Au terme d’une enquête menée dans 20 pays différents, il met en regard des événements qui se sont passés le même jour selon le témoignage de chacun, mais qui mis côte à côte, composent une mémoire collective.
Le projet « A body that speaks as a bird » du Colombien Felipe Romero Beltrán interpelle quant à lui sur le phénomène de migration d’un milieu rural à la ville. Que reste-t-il de nos corps quand il faut se rééduquer à vivre comme des citadins, des gens « civilisés » ?
De la même manière, Samuel Gratacap, photographe français, s’intéresse lui aussi aux migrations, mais celles causées cette fois par les conflits et les guerres, notamment autour du bassin méditerranéen et des Balkans. Le projet « Welcome Europa » est le fruit d’un travail photographique documentaire de plusieurs années et présente un récit visuel des conséquences sur l’humain causées par de tels déplacements imposés.
La question climatique est abordée par Anastasia Samoylova avec le projet « Transformations », Américaine originaire de Russie, elle se sert de la photographie pour mettre en lumière les modifications physiques de nos environnements et l’adaptation des populations face au changement climatique. Son regard se porte notamment sur l’espoir né de cette urgence et donné par ces transformations.
Également américain, Rahim Fortune s’appuie quant à lui sur son histoire familiale pour « The cove », une série entre photographies et archives qui questionne les notions de fierté, fierté de soi, des siens, de sa communauté, et de comment elle peut être perçue par autrui.
Enfin, la Française Camille Gharbi mêle photographie documentaire et conceptuelle pour son projet « Intimes convictions », qui aborde le sujet de la culture du viol et des violences sexuelles dans les sphères les plus intimes.
Nécessaires et éclairants, ces projets nous promet une véritable immersion dans la pratique photographique contemporaine et dans son évolution. Une chose ne change pas, la photographie sera toujours un médium aux premières loges des cheminements de notre société.
Marie Pellicier
Le Prix international de photographie Elysée
Photo Elysée
prixelysee.ch