Dans le cadre de sa septième édition, le festival « Les femmes s’exposent » consacre jusqu au 1er septembre 2024 une exposition au breaking, à travers les images de Sophie Bramly. La photographe a suivi pendant trois ans la scène hip-hop de New York, dans les années 80, lorsque celle-ci était encore émergente et underground. Elle a assisté aux soirées mythiques du Roxy, un des premiers clubs de danse hip-hop multiraciaux et multiculturels, lieu mythique pour les amateurs des premiers jours. Elle a suivi des breakers comme « Crazy Legs », le danseur le plus célèbre d’un des groupes les plus emblématiques, le Rock Steady Crew. Au début des années 1980, peu de personnes aux États-Unis voulaient entendre parler de cette culture née au sein d’une classe sociale particulièrement défavorisée, celle de la jeunesse afro-américaine et latino du quartier du Bronx, où elle s’était formée une décennie plut tôt. A son retour des U.S., elle a également suivi la scène hip-hop française et immortalisé des « battles » qui se produisaient notamment dans le Centre de la Grange aux Belles, à Paris. Sophie Bramly raconte qu’elle est entrée dans la culture hip-hop par la danse. « Je n’arrivais pas à comprendre comment les corps se contorsionnaient de façon élastique et véloce. D’emblée, j’ai été conquise par cette façon qu’ils avaient d’inventer un monde à leur image. La candeur de cette époque se reflète dans les photos : quel que soit le photographe (nous étions peu nombreux), il y a du grain, de la douceur, de l’étonnement, et le cliché laisse souvent un flou dans le mouvement, comme si nous avions été pris de court. » Ses images datent de quatre décennies et personne n’imaginait alors que la breakdance serait inscrite aux jeux Olympiques de 2024 en tant que sport additionnel, célébré place de la Concorde à Paris, au même titre que le surf, le skateboard et l’escalade.
Les femmes s’exposent 2024
7 juin – 1 septembre
Houlgate, Normandie
www.lesfemmessexposent.com