Daniëlle van Zadelhoff, née en Hollande mais résidant maintenant en Belgique, a commencé à prendre des photos il y a six ans. Son esthétique est particulière et personnelle. Ses photographies font écho à des peintures d’artistes du 17ème siècle comme Rubens et Jordaens ainsi qu’à Cranach l’Ancien, mais elles évoquent également le travail de peintres flamands du 15ème siècle tels que Hans Memling et Rogier van der Weyden. Une telle richesse de l’histoire de l’art se mêle toutefois au sens du contemporain et c’est ce qui leur confère une identité unique.
Un livre publié par Stockmans capture la beauté des portraits fascinants de van Zadelhoff. L’influence de l’art de la Renaissance se manifeste dans son utilisation du clair-obscur. Van Zadelhoff travaille avec des modèles, les enveloppant dans des jeux introspectifs d’ombres et de lumières pour créer des moments de calme et de réflexion contemplatifs et séquestrés. Aussi incongru que cela puisse paraître, ils évoquent des images de la rencontre de Willard avec Kurtz dans Apoclaypse Now; partager dans leur représentation des visages l’utilisation paradoxale de l’obscurité pour apporter quelque chose d’important à la surface.
L’éthérence de ses portraits a une parenté avec la peinture religieuse mais pas avec le théologique. Ils cherchent à capturer quelque chose de numineux mais toute spiritualité qui peut être discernable ne peut être attribuée à un sens du divin mais plutôt à la conscience d’une conscience humaine isolée. Elle s’efforce de montrer comment la psyché divulgue une chose d’elle-même dans des moments intimes, devenant visible dans une expression du visage ou une posture particulière du corps. Parfois, le visage n’est pas observable et on ne voit que l’arrière du corps ou de la tête. Une caractéristique commune, qu’elle soit photographiée de l’avant ou de l’arrière, est une observation nuancée de la chair corporelle dans un jeu particulier de lumière et d’obscurité. De telles observations deviennent des expressions de la vulnérabilité humaine.
Vu comme ça, ses portraits révèlent une réalité déjà présente mais pas toujours apparente. De telles épiphanies picturales, si c’est ce qu’elles sont, ne sont pas facilement associées à la photographie d’art, mais le travail de Daniëlle van Zadelhoff appelle à une refonte.
Sean Sheehan
Sean Sheehan a écrit sur la photographie pour The Irish Times et LensCulture. Il est l’auteur de Zizek: A Guide for the Perplexed et Jack’s World. Il vit à West Cork et à Londres.
Danielle van Zadelhoff – Monografie
Edité par Stockmans Art Books
Numéro ISBN: 9789077207369