L’Œil de la Photographie vous présente ici une sélection de couvertures emblématiques et d’archives photographiques du magazine L’Insensé datant des dernières années de son existence. Trois numéros aux voyages passionnants.
L’Insensé spécial Afrique
Pour Jean Loup Pivin, cofondateur de la Revue Noire, la photographie africaine « fut un commerce florissant avant d’être un art ». En 2007, Malick Sidibé, la grande figure de la photographie malienne, reçoit le lion d’or à la Biennale de Venise. Cette récompense signe une reconnaissance internationale de la scène photographique africaine, braque enfin les projecteurs sur les artistes contemporains de ce grand continent et stimule les nouveaux acteurs du marché de l’art, galeristes, collectionneurs et mécènes africains. Ce numéro de l’Insensé a souhaité faire partager l’enthousiasme de ses éditrices au regard d’images ancrées dans un contexte culturel et spirituel qui leur est propre, se révélant d’une puissance imaginative, d’une vitalité attractive, d’une luminosité inédite, d’une belle réussite plastique.
L’Insensé en Amérique latine
Au même titre que la France et la Grande-Bretagne, l’Amérique latine a participé à l’histoire de la photographie dès son invention dans la première partie du dix-neuvième siècle. Autant par les travaux de ses inventeurs que par les images de certains talentueux visiteurs avides de collecter de nouveaux paysages, de nouvelles cultures et d’en témoigner. Elisabeth Nora et Vanessa van Zuylen ont ainsi privilégié dans ce numéro des photographes déployant leur créativité dans le contexte de leur histoire en devenir : 60 photographes, issue de 9 pays d’Amérique latine allant de la photographe Claudia Andujar, figure de proue de la photographie brésilienne aux nouvelles générations s’exprimant dorénavant dans un climat politique, en partie apaisé après les grandes vagues révolutionnaires et les dictatures traumatisantes du vingtième siècle. Nous ouvrant aux surprises, elles ont rassemblé des images, qui selon les mots du grand Miguel Rio Branco, « réveillent les émotions » ainsi que celles qui, avec une belle force critique, questionnent la société, son économie, son histoire, sa mémoire. Une photographie, témoin exceptionnel de la mixité fertile de ce continent si inspirant.
L’Insensé Korea
En phase avec l’insolente réussite de son économie, l’éclosion fulgurante de sa scène photographique contemporaine a captivé L’Insensé : des photographes qui s’interrogent face aux changements permanents de leur environnement, qui décryptent aussi cette société à la fois actrice et captive de ce palpable « miracle coréen ». Pays paradoxal, images paradoxales. Des photographes habités par leur histoire livrent dans ce numéro des vingt-cinq ans de l’Insensé des photographies qui se bousculent les unes les autres, entre images pop et images raffinées, entre réflexions et spontanéités. Une vague artistique dont le souffle, à l’image de la Corée tout entière, intrigue, inspire, nous entraine dans sa modernité radicale.