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Les Belges de l’Angkor Photo Festival & Workshop

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Quelques photographes belges ont été sélectionnés pour montrer leur travail lors des dix ans du festival d’Angkor. Marie Sordat et Sébastien Van Malleghem étaient parmi eux. Soutenus par Wallonie-Bruxelles International, ils ont accompagné leurs images au Cambodge pour promouvoir la photographie belge et se sont retrouvés dans cette grande famille de photographes à l’autre bout du monde.

Qu’est ce qui vous a principalement marqué dans ce festival au Cambodge — tant au niveau du travail des photographes qu’au niveau de l’organisation, de l’atmosphère, de ce qui se dégage comme énergie ?
Le Cambodge est un pays qui dégage des émotions très intenses et diverses. Le festival étant à son image, nous avons été marqués par la richesse des travaux proposés. Entre les expositions en galerie, les workshops, les projections et les expositions en extérieur, le public peut être certain de découvrir l’impact de la photographie à l’échelle mondiale. Il est d’autant plus impressionnant de croiser le travail sur l’Islande de Ragnar Axelsson exposé sur les bords de la rivière de Siem Reap, non loin de l’exposition de Zeng Nian nous offrant ses superbes panoramique sur le fleuve Yangtze en Chine. Sans compter l’impressionnant panel de photographes projetés nous emmenant aux quatre coins du monde.

Il y a une dimension sociale, humanitaire, pédagogique, éducative dans ce festival. Qu’en pensez-vous ?
Il est incroyable de voir à quel point l’APF a l’art de mettre en avant la photographie émergente tant asiatique qu’internationale. Le festival propose de nombreux workshops, ce qui, durant les dix dernières années, a permis à plus de 300 photographes de participer de façon gratuite mais accompagnés par des tuteurs prestigieux (Antoine d’Agata, Sorhab Hura /Magnum Photos, Ian Teh/Agence Vu, Kosuke Okahara, etc.).
De plus, une journée est entièrement consacrée à la formation des enfants, suivie d’une grande projection publique. Concernant la dimension sociale, nous avons été fort surpris de voir à quel point le festival arrive à faire le lien entre la photographie asiatique et occidentale. Ici le storytelling n’a plus de frontière.

Comment se positionne la photographie belge dans cette grande diversité culturelle ?
Nous pensons que la créativité est propre à chaque photographe, indépendamment de leur nationalité. La photographie belge n’échappe donc pas à cette constatation et se déploie ici dans toute sa diversité. Par exemple, Dieter Telemans (projeté dans le cadre d’Impact Project) présentait un travail documentaire réalisé en Afrique. De son côté, Léonard Pongo a projeté The Uncanny, une vison très personnelle et dense d’un Congo déchiré. Ainsi que nos travaux, Prisons, le travail au long cours de Sébastien réalisé en Belgique durant les trois dernières années dans la continuité de Police, et qui continue à explorer les confins de système judiciaire au XXIe siècle. MotherLand, de Marie, présente une série intime où les images voyagent entre la Belgique, les USA, les Balkans ainsi que sa France natale : un poème noir aux dimensions destructrices.

Qu’est-ce qui a particulièrement ému votre sensibilité de jeune photographe ? Une émotion, une rencontre ?
Sans conteste, l’accueil et l’ambiance du festival, et plus particulièrement le loft (QG du festival, situé dans le coeur de Siem Reap) qui nous a permis de faire de nombreuses rencontres. Au niveau découverte : Cancer Family, de Nancy Borowick, ainsi que My city of unheard prayers, de Sayed Asif Mahmud, Moments in Between, de Jens Olof Lasthein, Bronx Family Album, de Steve Hart, furent à couper le souffle.

Si vous ne deviez retenir qu’une chose de votre séjour, ce serait quoi ?
Marie Sordat :
J’aurais beaucoup de choses à mettre en avant tellement ce voyage fut intense. Mais professionnellement, je retiendrais la conversation que j’ai eue avec Sohrab Hura à propos de l’évolution de la photographie purement photojournalistique vers des sujets plus personnels. En effet, l’APF est un festival originellement dédié à cette pratique en particulier, mais avec les années, il commence à y avoir une place pour des photographes, dont je fais partie, et qui utilisent le réel comme base de leurs questionnements personnels sans but documentaire. Ce fut donc une grande chance pour moi d’être présentée ici, de pouvoir voir mon travail mêlé à celui de grands reporters et d’en tirer quelques magistrales leçons visuelles.

Sébastien Van Malleghem : Les nuits, photographier avec du film. Le fond des bars rouges et noirs. La route entre Phnom Penh et Siem Reap. Le fait que mon métier puisse me permettre de vivre et de voir tant de choses.

FESTIVAL 
ANGKOR PHOTO FESTIVAL & WORKSHOPS 

Du 29 novembre au 6 décembre 2014 
Siem Reap
Cambodge  
www.angkor-photo.com


www.sebastienvanmalleghem.eu

www.mariesordat.net

 

 

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