Le festival de Sète « Images Singulières » rend hommage à Vu’ à l’occasion de ses trente ans avec une projection exceptionnelle au pavillon carré du Chais des Moulins.
Rendez-vous vendredi 6 mai à 21h, entrée libre
Il y a trente ans…
Trente ans achevés et trente ans à venir.
Sans nostalgie mais avec mémoire, sans renoncements et avec envies, VU’ assume son originalité fondatrice.
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Il y a trente ans…
Trente ans achevés et trente ans à venir.
Assez de temps pour que déjà quelques uns de ses photographes soient plus jeunes que VU’! Mais pour eux ce n’est pas du vieillissement, ce sont des racines, des expériences, des certitudes et l’éternelle capacité à douter et regarder de nouveau.
• Projetée sur l’élan révolutionnaire de l’hebdomadaire fondé en 1928 par Lucien Vogel, emportée par la subversion innovante du Libération des années 1986 sous l’impulsion visionnaire de Christian Caujolle, après à peine dix années expérimentales l’Agence VU’ a rencontré le monde des technologies émergentes incarnées par Abvent.
Rencontre improbable et pourtant si synchrone avec l’incroyable révolution qui a balayé le monde de la photographie de ces vingt années passées ensemble.
D’abord la banalité d’une gestion modernisée, mais aussi et surtout l’appropriation décomplexée des outils numériques, l’émulation des équipes collaborantes, la sérénité financière ou la fidélité à la richesse créative de ses photographes viennent expliquer l’originalité de ces vingt années de dialogue entre les conservatismes de la presse exsangue et l’ambition effrontée des innovations numériques.
• Depuis le premier geste symbolique de la création de sa Galerie dés 1997 jusqu’à la dernière vision du hub storyteller, de la destruction des Kardex aux silos dans le cloud, VU’ n’a cessé d’affirmer sa volonté de savoir, de comprendre et de faire qui l’anime.
Dans le bruit sourd d’un monde illisible, VU’ n’a renoncé à aucun de ses engagements radicaux dans l’image comme disruption perpétuelle de nos espaces politiques, culturels et sociaux.
• L’invasion des regards par les photophones, la diffusion immédiate et universelle des images banalisées, la fragmentation des audiences, l’obsolescence récurrente des discours du narrowcasting, l’effondrement des modèles de l’économie statutaire, ce gigantesque foisonnement des NTIC et de ses avatars sociaux ont balayé toutes les stratégies industrielles à la manœuvre dans le désarroi des crises économiques.
Mais quand l’histoire rejette l’obésité structurelle, le champ est ouvert à l’agilité créative.
VU’ appartient à cet ordre des choses inventives.
• Les images des auteurs de VU’ distinguent l’aventure primordiale, celle qui va voir pour savoir, celle qui regarde pour désigner. Alors que les technologies d’Abvent fabriquent les simulacres froids de la représentation virtuelle et de l’immersion 3D, la photographie de nos auteurs raconte la réalité du monde dans son intimité vécue et ressentie. Ces dialogues entre la véracité et le réel interpellent en profondeur sur la nature sémantique de l’image portée par son auteur. C’est le photographe qui fait l’image et l’intermédiation technique n’en est que le vecteut médiatique.
Parce qu’elle n’existe que par ses auteurs et ses équipes, parce qu’elle ne se laisse intimider par aucune mutation professionnelle, parce qu’elle n’a d’autre objet que de raconter et comprendre par la photographie, parce qu’elle croit au dieu de l’œil, VU’ est agile, engagée et inventive.