Rechercher un article

Les vingtièmes Journées photographiques de Bienne

Preview

C’est l’un des deux principaux festivals de photographique en Suisse, l’autre étant Images à Vevey. Mais ils diffèrent l’un de l’autre dans leur ligne et leur rayonnement. L’événement veveysan est biennal, gratuit, centré sur la photo en plein air et propose une programmation à la fois contemporaine et accessible au plus grand nombre. Alors que les Journées photographiques de Bienne sont annuelles, payantes, organisées en intérieur (musées, galeries, bâtiments historiques) et axées sur la création émergente, volontiers conceptuelle et formaliste.

De par leur emplacement dans une ville bilingue français-allemand dans le canton de Berne, au pied de la chaîne du Jura, les Journées photographiques n’ont jamais réussi à drainer en masse des visiteurs de Zurich ou de la région lémanique francophone. L’an dernier, elles ont enregistré 6700 entrées. Avec 65 % de visiteurs en provenance de Suisse alémanique, 30% de Suisse romande, 5% de l’étranger.

L’organisation conjointe en septembre, une année sur deux, du festival bilingue et d’Images à Vevey n’était pas favorable aux deux événements. Les Journées photographiques de Bienne viennent toutefois de changer de saison, proposant désormais leurs expositions au printemps.

Mais les journées biennoises ont acquis au fil des ans une bonne réputation d’exigence et de repérage de talents. Elles fêtent cette année leurs 20 ans. L’occasion de proposer 20 expositions et de multiplier les collaborations avec des partenaires locaux, nationaux ou internationaux, comme les festivals Joburg Photo (Afrique du Sud), Goa Photo (Inde) et Fotopub (Slovénie). L’édition anniversaire est placée sous le thème « Permis de construire », ou la fabrication de la réalité dans la jeune photographie contemporaine.

Construire des objets ? Catherine Leutenegger (Suisse) photographie des impressions 3D ratées, montrant les limites des technologies numériques, introduisant de l’étrangeté dans l’ambition technophile de répliquer la réalité. Construire des réalités ? Heather Dewey-Hagborg (Etats-Unis) contourne l’interdiction de photographier le lanceur d’alerte transgenre Chelsea Manning, condamné à 35 ans de prison, en recourant aux stéréotypes de l’analyse médico-légale de l’ADN, obtenant de troublants portraits en 3D.

Construire des biographies ? Delphine Schacher (Suisse) s’intéresse aux vies précaires qui peuplent d’anciens pavillons pour travailleurs saisonniers à Genève, construits il y a 50 ans sur les flancs du plus long bâtiment de Suisse. Construire l’histoire ? Sheida Soleimini (Iran/Etats-Unis) assemble dans ses collages photographiques les symboles de son pays d’origine, des images officielles aux images clandestines, faisant s’entrechoquer les événements qui ont marqué l’Iran ces dernières décennies. Construire l’image, enfin ? Miguel Angel Tornero (Espagne) recourt à un logiciel non programmé à l’avance pour associer des photos sans rapports entre elles, lâchant la bride à la fonction copier/coller et à la malice du hasard.

FESTIVAL
20e Journées photographiques de Bienne (Suisse).
Du 29 avril au 22 mai 2016.
http://www.bielerfototage.ch

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android