Jusqu’au 13 octobre, une trentaine de photographes sont exposés dans les rues de Baden en Autriche à l’occasion du festival La Gacilly-Baden. Les photographies sont présentées autour du thème de la préservation de l’environnement et de la célébration de sa beauté. Découvrez nos dix photographies coup de cœur de L’œil de la photographie. Attention, notre sélection est évidemment 100% subjective !
David Turnley, Anna and Flander
En 1978, après avoir terminé ses études, David Turnley rencontre un couple de fermiers, Anna et Flander dont la ferme est à une heure de Detroit. Pendant deux ans, le photographe américain leur rend visite et passe de nombreuses heures à leur côté. Une série documentaire authentique.
David Doubilet
David Doubilet et Jennifer Hayes, sa compagne de travail et dans la vie de tous les jours, explorent depuis de nombreuses années les fonds marins pour National Geographic. Ils ont photographié de purs moments de poésie comme cette femme entourée d’un banc de barracudas dans la baie de Milne, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils ont également documenté les impacts du réchauffement climatique sur les océans comme le blanchiment des coraux.
Lorraine Turci, Vie de Chalut
Lorraine Turci a embarqué à bord d’un chalutier dans le Morbihan pour documenter la vie à bord de son équipage. Courte nuit de sommeil, geste précis, réveil de la mer : la photographe capture les multiples détails du quotidien de ces hommes de la mer.
Nazli Abbaspour, Ghost of memory
Telles un pont entre le passé et le présent, les photographies de Nazli Abbaspour sont intemporelles. Dans cette série exposée au festival La Gacilly-Baden, la photographe travaille sur de vieilles photos de famille. Les papillons ajoutés au photomontage représentent les fantômes du passé.
Pascal Maître, Métropolis
Pascal Maître est photojournaliste et a, au cours de sa carrière, visité de nombreuses villes. Les métropoles sont au cœur de cette série, Métropolis, où sont exposés des clichés pris dans des villes en Afrique qui ne cessent de s’étendre. Cette photographie, prise en 2016 dans un quartier pauvre d’Antananarivo à Madagascar, montre une rue dépourvue d’éclairage public. Ici, un vendeur ambulant propose des plats chauds. Il est difficile de survivre dans la capitale, l’une des villes les plus pauvres du monde.
Maxime Riché, Paradise
En 2018, une partie de la Californie s’embrasait, puis ce fut à nouveau le cas en 2021. Maxime Riché s’est rendu sur place, dans la ville de Paradise, détruite par les flammes. 1300 maisons brulées et des pompiers morts dans l’exercice de leur travail. Dans une esthétique qui rappelle la couleur du feu, Maxime Riché a documenté la reconstruction de Paradise et le quotidien de ses habitants.
Beth Moon, Heart of the Dragon
Depuis plus de 20 ans, Beth Moon parcourt le monde à la recherche d’arbres hors norme. Celui-ci s’est enraciné au Yémen, dans la réserve naturelle de Socotra off the Horn of Africa.
Cassio Vasconcellos, Over
Cette photographie n’est pas réelle : elle est un montage d’une série de photographies prises par le photographe Cassio Vasconcellos. Passionné par l’aviation, il a pris de nombreuses photographies aériennes au Brézil, qu’il a ensuite associées aux photos de décharges prises à São Paulo. Quant aux avions à terre de ses clichés, ils ne volent plus depuis longtemps et reposent dans des cimetières d’avions. Dans cette série de photographies, Cassio Vasconcellos modifie le réel pour nous interpeller sur nos modes de consommation.
Sacha Goldberger, Extra Not So Terrestre
Dans un style très cinématographique, Sacha Goldberger revisite à sa façon le mythe de Roswell.
En 1949, un fermier avait retrouvé un débris non identifié qui fut l’objet de multiples spéculations. « Serait-ce la trace d’un passage sur terre d’extraterrestres ? » se demandent certains. Sacha Goldberger imagine à travers cette série des scènes de rencontres entre un extraterrestre et des humains dans un décor des années 50. Cette série interroge notre rapport à l’autre et à la différence.
Alain Schroeder, Sauver les orang-outans
Les orangs-outans sont nos cousins les plus proches, nous partageons avec eux 97 % de notre ADN. Menacés par la déforestation, la pollution et l’extension des villes, les orangs-outans sont une espèce menacée. Alain Schroeder a suivi le travail de celles et ceux qui se mobilisent pour sauver cette espèce de l’extinction.
Au cours du festival, trois prix ont été décernés lors de la nuit de la photographie au cinéma Paradisio de Baden. Pour l’ensemble de leur carrière, Jennifer Hayes et David Doubilet ont reçu le prix Hans Hass, du nom du pionnier de la photographie sous-marine. Elisabeth Steinkellner, écrivaine, a reçu le prix Thomas Jarda, photographe autrichien décédé en 2018. Quant à Martin Parr, il a reçu le prix Lammerhuber pour l’ensemble de son œuvre photographique.
Laurine Varnier
Le Festival photo de La Gacilly-Baden
Du 13 juin au 13 octobre 2024
https://festival-lagacilly-baden.photo/fr