Cette série d’œuvres a été prise en bordure de villes taïwanaise, principalement à la tombée de la nuit. Elle constitue également un témoignage intime de mes errances aux limites de la perception sensorielle.
Dans mon processus créatif, au fil des ans, j’ai d’abord appris à écouter, ensuite à regarder. La différence entre ces deux expériences sensorielles est la suivante : plus que l’écoute, le regard est soumis à l’intention du sujet. Nous ne voyons que ce que nous voulons voir, donc ce que nous pouvons voir.
Or, on ne peut pas fuir ce que l’on entend. Tout ce que nous pouvons faire, c’est accepter sans condition. Cette attitude continue à influencer ma façon de voir. Ressentir sans intention. Rester ouvert à l’inattendu. La beauté peut résider dans cette confusion.
C’est expérience rappelle en un sens celle de l’écriture répétée des caractères chinois. A un certain moment, un caractère nous apparaît soudain comme étranger. C’est la rupture du sens, la séparation entre le signifiant et le signifié, l’enchevêtrement du concret et de l’abstrait. Je savoure cette confusion dans le noir. Lorsque j’entends les sons de l’intérieur, je déclenche l’obturateur.
Lee Yeh-Lin
Lianzhou Foto 2016
Du 19 novembre au 9 décembre 2016
Lianzhou, Guangdong
Chine
