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Le Questionnaire : Sébastien Vincent par Carole Schmitz

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Sébastien Vincent : Saisir l’instant.

Pour Sébastien Vincent, il existe en chaque homme comme en chaque animal une nature fondamentale, sans subterfuge. En retirant du cadre tout ce qui pourrait détourner l’attention de l’essentiel, il cherche à le révéler.

Diplômé de l’école des métiers de l’image, Les Gobelins, c’est dans la presse qu’il fait ses premiers pas. Il réalise des portraits pour la presse nationale et Internationale et collabore avec des sociétés telles Sony Music, Universal, EMI, Decca, Blue Note, Roland Garros, carte blanche PSG, Disney / Marvel, W9, Renault… etc

Il poursuit également depuis 10 ans un travail sur le ré-ensauvagement du monde.

On ne compte plus le nombre de célébrités qui ont défilé devant son objectif. A chaque fois, il parvient à saisir en un instant fugace la personnalité et l’émotion qui émane de ses sujets qu’ils soient célèbres ou non. Pour lui, c’est par le regard que cette quête de vérité peut s’accomplir. L’œil ne saurait mentir : il raconte l’essence même de l’être avec un léger décalage avec la réalité, sans la trahir, cela dans le but de servir l’imaginaire.

 

Instagram : sebastien_vincent_
Website : www.sebastienvincent.com

  

Votre premier déclencheur photographique ?
Sébastien Vincent : Les portraits de « In the American West » de Richard Avedon.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Sébastien Vincent : J’aime la réécriture du quotidien de Kourtney Roy et l’ampleur cinématographique de Grégory Crewdson.

L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Sébastien Vincent : Le portrait de deux jeunes enfants sud-africains aux cheveux blonds dont l’un porte l’autre par Pieter Hugo. Il parle de cette nouvelle génération née après le génocide au Rwanda et l’apartheid. Le tirage presque grandeur nature est saisissant et empreint de beaucoup de force.

Photo Pieter Hugo

Celle qui vous a le plus ému ?
Sébastien Vincent : Le regard profond et inquiet de la « Migrant Mother » de Dorothea Lange.

Photo Dorothea Lange

Celle qui vous a mis en colère ?
Sébastien Vincent : J’ai longtemps eu du mal à comprendre le travail d’inventaire de bâtiments industriels de Hilla et Bernd Bescher.

Photos Hilla & Bernd Bescher

Celle que vous regrettez de ne pas avoir faite ?
Sébastien Vincent : Je repense souvent à une série qui n’a pas pu se faire avec les danseuses de l’Opéra de Paris. J’aurais adoré suivre les répétitions et assister à leur travail.

Une image clé de votre panthéon personnel ?
Sébastien Vincent : La biche dans l’ascenseur. C’est une des premières images de la série « Animal Kingsland ». C’est aussi celle qui m’a redonné la force pour mes réaliser mes travaux personnels. Il y a les embryons de mes recherches récentes, les images cinématographiques, la mélancolie et un certain décalage avec la réalité.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Sébastien Vincent : Le droit de faire la photo de famille avec le Polaroïd.

Quelle image avez-vous de vous ?
Sébastien Vincent : Les photographes, comme les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés. J’ai assez peu de photos de moi.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Sébastien Vincent : Sûrement un grand tirage de la série « Beneath the Roses « de Gregory Crewdson.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Sébastien Vincent : Être généreux, il faut donner beaucoup pour recevoir en échange, être patient et persévérant. Il faut sans doute avoir quelque chose à réparer pour avoir le courage de se lancer dans des projets au long cours.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Sébastien Vincent : Accepter que la perfection n’a rien à voir avec la réussite d’une photo. Il faut sentir les forces qui traversent le cadre pour en retranscrire son expérience en image.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Sébastien Vincent : Hunther Schafer ou Chloe Sevigny pour leurs multiples facettes et le plaisir qu’elles ont à être prises en photo.

Un livre de photos indispensable ?
Sébastien Vincent : « Du métier à l’œuvre » de Jean François Chevrier sur Robert Doisneau. Loin des clichés Parisiens qui l’ont fait connaitre, le texte explore l’œuvre bien plus complexe qu’il n’y parait de Doisneau. C’est une réflexion intéressante sur une carrière, les choix et les doutes qui l’accompagnent.

L’appareil photo de votre enfance ?
Sébastien Vincent : Le Kodak Retina de mon père que je lui empruntais en cachette. J’étais fasciné par cette fenêtre sur le monde.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Sébastien Vincent : J’alterne entre un Sony A7RIV et un moyen format Fuji GFX100S suivant les séries. J’ai récemment refait des polaroids et j’ai adoré retrouver la sensation de ce type de film.

Votre drogue préférée ?
Sébastien Vincent : Le champagne.

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Sébastien Vincent : Jouer avec ma chienne Lucette.

Quelle est votre relation avec l’image ?
Sébastien Vincent : C’est une partenaire de vie, toujours là dans un coin de la tête. C’est aussi un lien avec le monde et la possibilité de vivre de grandes expériences personnelles.

Votre plus grande qualité ?
Sébastien Vincent : La patience. Je sais attendre sans me lasser ni perdre la concentration, ce qui est une grande part du travail de photographe.

Votre dernière folie ?
Sébastien Vincent : Partir 15 jours dans le froid et la pluie en Islande pour une série personnelle.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Sébastien Vincent : Une chienne ou un chat pour adoucir un peu notre monde.

Si vous n’étiez pas devenu photographe ?
Sébastien Vincent : J’aurais été très malheureux.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Sébastien Vincent : Toujours emmener ma chienne lors de mes séances photo. Elle y sème le chaos mais comme elle est trop mignonne, personne ne s’en plaint.

Quelles sont, selon vous, les passerelles entre la photographie et le design ?
Sébastien Vincent : Le goût de l’excellence et du détail.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Sébastien Vincent : Je suis attiré depuis longtemps par la Mongolie. Il ne me reste plus qu’à apprendre à monter à cheval pour le vivre comme un natif.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Sébastien Vincent : Le festival de cannes et son marathon photo.

Votre plus grand regret ?
Sébastien Vincent : Avoir mis un temps de côté mes recherches personnelles.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Tweeter et pourquoi ?
Sébastien Vincent : Instagram, pour son lien évident avec la photographie et Tik Tok pour son côté addictif.

Couleur ou N&B ?
Sébastien Vincent : J’aime la complexité et la richesse de variantes de la couleur. Pourtant je ne prive jamais de faire un portrait en Noir et Blanc.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Sébastien Vincent : Je mélange les deux sans me poser de question.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Sébastien Vincent : Sans hésiter, New York. Elle est toujours aussi surprenante et propice à recharger son énergie créative.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Sébastien Vincent : Un selfie, sinon personne ne me croirait.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Sébastien Vincent : Que des gens cools et pas de relous même talentueux.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Sébastien Vincent : Les images des feux de forêts au Canada et les manifestations pour les droits des femmes. Une grande menace et un grand espoir.

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Sébastien Vincent : De l’écoute. Cela ne résout pas tout mais c’est un moyen de se mettre à la place de l’autre et d’avoir un autre point de vue sur le monde.

Si vous deviez tout recommencer ?
Sébastien Vincent : Je choisirai encore la photographie. C’est un medium riche, accessible et en constante évolution.

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