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Best Of 2021 : Le Questionnaire : Philippe Blache par Carole Schmitz

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Beauté, complexité et cruauté

Né en 1948 à Toulouse Philippe Blache a toujours vu sa mère peindre,  c’est ainsi qu’il se familiarise avec le monde de l’art. mais très tôt c’est la photographie qui le séduira et plus particulièrement le travail du photographe Edward Weston. Equipé d’un 24×36 Miranda, il développait ses films dans la cuisine et quand le jour se levait c’était la fin de la séance.

En 1972, il s’inscrit une première fois aux Rencontres de la photographie d’Arles. Il récidive en 1973 et rencontre Ansel Adams  qui lui enseignera le Zone System*. Sa vision des choses ne fera que renforcer le désir de Philippe de photographier et de trouver son chemin

Dès 1978, il s’installe à Paris et collabore rapidement avec la Galerie Michèle Chomette, avec laquelle il expose expose en France, aux USA, en Belgique et en Angleterre. Avec un goût pour l’organisation spatiale des courbes et des lignes, son travail est le plus souvent réalisé avec des formats, 6×6, 6×7 ou à la chambre. En 82 pour cause de santé, il interrompt sa carrière de photographe pour une période qu’il croit alors définitive et se reconvertit dans la lithographie afin de rester dans le domaine de l’art. En 2003 en compagnie de Patrick Degouy et du grand poète Libanais Salah Stetié il décide de la réalisation d’un livre « Choses Calmées ». A cette occasion ses photos réapparaissent et s’exposent à nouveau. En 2008 il collabore avec la Galerie Esther Woerdehoff, et grâce à elle avec le collectionneur Félix Akerman à Bâle et quelque temps après avec la Galerie avec Pierre André Podbieslky à Milan. Plus récemment ses photos ont pris place à la Galerie 15 Martel et à la galerie 55 Bellechasse, toutes deux à Paris.

Philippe Blache photographie pour oublier et se vautrer entre l’ombre et la lumière. Il pense qu’il faut non seulement vivre, mais de temps en temps s’enivrer de la manière la plus simple et primitive et se nourrit des éblouissements de nos premiers émois sous la caresse du soleil, et sentir chaque battement du cœur dans une inconsciente torpeur avant le grand silence. « La vie est éblouissante de beauté, de complexité, de cruauté, elle n’a pas besoin de raisonnement pour s’épanouir. » argumente-t-il, et de poursuivre «La lumière sauve l’humanité, elle vient comme une grâce pour nous révéler et nous émerveiller, elle transfigure notre condition. Sur la pellicule elle est son reflet, mais aussi la mémoire sombre des hommes et leurs victoires lumineuses. »

Il aime cet instant où il découvre ses négatifs et visualise l’image qui pourrait devenir une photo magique. Il fixe sur la pellicule le passé, pour en faire un objet du présent, se projette vers l’avenir, dans lequel il parle de sa vie, des hommes et de nos espoirs. Chaque fois que son regard se pose sur ses photos, elles lui rappellent des moments merveilleux de partage et de complicité. Elles nourrissent son âme, sa frustration et ses rêves pour survivre à l’usure des jours.

Ses nus, qui avec les natures mortes représentent l’axe principal de son travail, sont comme des silences, des paysages merveilleux, qui évoquent la beauté du monde et lui donne de la joie. Le noir et blanc invoque la mémoire, demande un effort d’interprétation, fait naitre un sentiment en résonance avec l’expérience de sa propre vie

 

Website : philippeblache.com

INSTAGRAM : Philippe_Blache

 

*Zone Systeme : méthode de planification de l’exposition et du développement d’un film photographique pour maîtriser le rapport entre la luminosité de l’objet photographié et son rendu photographique en termes de valeurs de luminance.

 

Votre premier déclic photographique ?

Philippe Blache : Les paysages de Catalogne et celui la baie de Portlligat, près de Cadacquès.

 

Le type d’images qui vous inspire ?

Philippe Blache : Il y en aurait beaucoup. A commencer par Edward Weston, Helmut Newton, Kertész Imre, Albert Watson, Franck Horvat,

 

L’image que vous auriez aimé faire ? 

Philippe Blache : Parmis beaucoup d’autres « Girl with Tobacco on the Tongue » D’Irving Penn

 

Celle qui vous a le plus ému ? 

Philippe Blache : Lors du stage et de l’exposé d’Eugene Smith à Arles en 1973, celle d’une mère et de son enfant malformé à cause du mercure déversé dans l’eau à Minamata, Japon, mais aussi les images de la guerre du Vietnam avec la photo de Nick Ut montrant des enfants nus fuyant courant les bombes (1972)

 

Et celle qui vous a mis en colère ? 

Philippe Blache : Toutes celles sur Tchernobyl

 

Une image clé de votre panthéon personnel ?

Philippe Blache : N’importe quelle image d’Helmut Newton

 

La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?

Philippe Blache : La patience

 

Le secret de l’image parfaite, si elle existe ? 

Philippe Blache : L’image parfaite n’existe pas, et ce n’est pas nécessaire. Il y a des images fortes, équilibrées, justes, elles n’ont pas besoin d’être parfaites. Les imperfections font parties de notre humanité et de la beauté.

 

La personne que vous rêveriez de photographier ?

Philippe Blache : La femme

 

L’appareil photo de vos début ?

Philippe Blache : Miranda, Nikon F1.

 

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?

Philippe Blache : Rolleiflex, Hasselblad, Pentax 6X7, Nikon F3.

 

Votre drogue favorite ?

Philippe Blache : Voir l’œil de la Photographie.

 

La meilleure façon de déconnecter pour vous ?

Philippe Blache : Marcher

 

Votre plus grande qualité ?

Philippe Blache : Je ne sais pas.

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Philippe Blache : Un soleil

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?

Philippe Blache : Aucun métier où il me faudrait être assis derrière un bureau

 

Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?

Philippe Blache : C’est trop intime.

 

Les valeurs que vous souhaitez partager au travers de vos images ?

Philippe Blache : L’empathie

 

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?

Philippe Blache : Le Japon

 

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?

Philippe Blache : Le paysage féminin

 

Votre plus grand regret ?

 Philippe Blache : Ne pas savoir jouer d’un instrument de musique.

 

Instagram, Tik Tok ou snapchat ?

Philippe Blache : INSTAGRAM

 

Couleur ou N&B ?

Philippe Blache : N&B

 

Lumière du jour ou lumière artificielle ?

Philippe Blache : Lumière naturelle

 

La ville la plus photogénique selon vous ?

Philippe Blache : San Francisco

 

Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?

Philippe Blache : Je lui demanderai d’être enfin bon.

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?

Philippe Blache : Une tortue prise dans des filets

 

Qu’est ce qui manque au monde d’aujourd’hui ?

Philippe Blache : L’attention de l’autre et de la nature ..

 

Prochainement : PARIS Photo du 11 au 14 Novembre 2021, au Grand Palais Éphémère.

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