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Le Questionnaire : Peter Lippmann par Carole Schmitz

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Peter Lippmann : Transformer l’ordinaire en extraordinaire.

Peter Lippmann est un photographe dont l’œuvre est réputée pour sa sophistication visuelle et son approche conceptuelle unique. Né à New York et ayant grandi dans le New Jersey, il s’installe à Paris il y a 25 ans, où il établit une carrière distinguée par des collaborations avec des marques de luxe telles que Cartier, Christian Louboutin, et des publications influentes comme Vogue et The New York Times.

Lippmann se distingue par sa maîtrise du minimalisme et de l’éclairage, créant des images qui allient simplicité élégante et profondeur narrative. Son travail est caractérisé par une composition soigneusement orchestrée, où chaque élément est placé pour maximiser l’impact visuel tout en conservant une esthétique raffinée.

Un projet marquant de Lippmann, « Paradise Parking », explore l’interaction entre la nature et les voitures anciennes abandonnées, transformant ces véhicules oubliés en objets d’une beauté saisissante. Cette série illustre sa capacité à révéler des histoires visuelles à travers des scènes épurées, mettant en avant son talent pour capturer l’harmonie entre les éléments.

À travers ses œuvres, Peter Lippmann continue de repousser les frontières de la photographie contemporaine, offrant une perspective où chaque image est un mélange d’art et de réflexion. Sa vision innovante et son sens aigu de la composition font de lui une figure majeure dans le paysage de la photographie moderne.

 

Website: peterlippmann.com
Instagram: peterlippmann

 

Votre premier déclic photographique ?
Peter Lippmann : La passion de mon père pour l’art.

L’homme ou la femme d’image qui vous a inspiré ?
P.L. : Mon père et son éthique de travail.

L’image que vous auriez aimé prendre ?
P.L. : Toutes celles que je n’ai pas eu le temps de faire.

Celle qui vous a le plus ému ?
P.L. : Dovima avec des éléphants par Avedon.

Et celle qui vous a mis en colère ?
P.L. : De nos jours, chaque image de la Palestine.

Quelle photo a selon vous changé le monde ?
P.L. : Aucune. Le monde est sans espoir.

Et quelle photo a changé votre monde ?
P.L. : Le travail abstrait d’Ansel Adams, comme « Frozen Lake and Cliffs, Sierra Nevada, California, 1927 ».

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
P.L. : L’esthétique.

Quelle est la dernière photo que vous ayez prise ?
P.L. : Une de ma série actuelle appelée « Little People Galore ».

Une image clé de votre panthéon personnel ?
P.L. : « Photo Finish », ma première série qui a résisté à l’épreuve du temps.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
P.L. : Moi, prenant des photos depuis la fenêtre d’un avion quand j’avais dix ans.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
P.L. : Une dévotion et une motivation ultimes.

Qu’est-ce qui à votre avis fait une bonne photo ?
P.L. : La clarté d’une expression intelligente.

Quelle personne vous aimeriez photographier ?
P.L. : Je ne fais pas de portraits.

Un livre de photos indispensable ?
P.L. : Beauty is Nothing » de Nadav Kandar.

L’appareil photo de votre enfance ?
P.L. : Le vieux Nikon 35 mm de mon père. Je ne me souviens pas lequel c’était.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
P.L. : Un Fuji GFX 100S.

Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
P.L. : Un livre intitulé « SoulTown », espérant qu’il sera publié en octobre.

Votre drogue préférée ?
P.L. : La nicotine et le travail.

Le meilleur moyen pour vous de déconnecter ?
P.L. : Toute forme de création.

Quelle est votre relation personnelle avec l’image ?
P.L. : Combative. Bien que la photographie soit l’art que je maîtrise le mieux, après quarante ans, elle reste aussi exigeante qu’au début. Seuls mes standards ont changé.

Par qui aimeriez-vous ou auriez-vous aimé être photographié ?
P.L. : Nick Knight.

Votre dernière folie ?
P.L. : Le livre interminable « SoulTown » que je prépare actuellement. Je ne suis pas très doué pour estimer le temps nécessaire à mes différents projets.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
P.L. : Un portrait d’Alexandria Ocasio-Cortez.

Couleur ou N&B ?
P.L. : Vert Dollar.

Lumière du jour ou lumière studio ?
P.L. : Peu importe.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
P.L. : Détroit.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
P.L. : Nous aurions d’autres questions plus urgentes que la photographie. Mais je n’aime pas les selfies.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, TikTok ou Twitter et pourquoi ?
P.L. : Instagram. Parce que le temps est si limité et je ne m’embête pas trop avec tout ça.

Pensez-vous que l’explosion des réseaux sociaux a changé notre rapport à l’image ?
P.L. : Définitivement. Il y a beaucoup de pour et de contre.

Que représente la photographie dans votre univers créatif ?
P.L. : Elle représente la seule forme d’art que je semble avoir maîtrisée. J’écris aussi des chansons et je travaille sur un livre. Bien que très excitant, je suis un néophyte.

Quel est, selon vous, le but de l’art ?
P.L. : D’ouvrir nos horizons.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
P.L. : Le monde, l’humanité, est en difficulté. Évidemment, le changement climatique mais plus menaçant est la polarisation due aux médias sociaux. Donc je citerai encore le cochon doré serrant le poing après la récente tentative d’assassinat.

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
P.L. : Tout travail où l’on pointe une carte.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
P.L. : En 1996, j’ai investi tout ce que j’avais dans des ordinateurs, des scanners et des imprimantes. Cela a payé.

Quelle question pourrait vous faire perdre votre calme ?
P.L. : Toute question où la personne ne prête pas attention à la réponse.

Et la question que vous souhaiteriez que l’on vous pose mais qu’on ne vous a jamais posée ?
P.L. :  Je n’ai aucun intérêt réel à être questionné.

Quelle est la dernière chose que vous avez faite pour la première fois ?
P.L. : Aller camper seul en Islande, il y a un mois.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
P.L. : J’adore voyager mais je n’y pense pas ou n’en rêve pas. Je me force à m’éloigner du travail. Cela étant dit, je ne suis jamais allé au Japon et j’espère rectifier cela bientôt.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
P.L. : L’Islande.

Votre plus grand regret ?
P.L. : Aïe. Trop sensible. J’aurais aimé être un meilleur père.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
P.L. : Mes parents, mais ils sont tous deux décédés, donc ce serait compliqué. Parmi les vivants : Paul Simon, T.C. Boyle, Woody Allen, et Ilhan Omar pour le déssert.

Selon vous, qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
P.L. : L’éducation est le seul espoir, mais il n’y a pas d’espoir.

Si vous deviez tout recommencer ?
P.L. : J’aurais insisté pour une aide psychiatrique très tôt.

Après coup, que voudriez-vous que les gens disent de vous ?
P.L. : Qu’ils ont apprécié passer du temps avec moi.

La chose que les gens doivent absolument savoir sur vous ?
P.L. : Je suis franc mais j’essaie de ne pas blesser. Je tente simplement de dire la vérité.

Un dernier mot ?
P.L. : Le secret de la vie est de profiter du passage du temps.

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