Rechercher un article

Le Questionnaire : Olivier Denis par Carole Schmitz

Preview

Olivier Denis : Une Hymne à la Vie

La photographie contemporaine ne laisse que peu de place à lempathie, rares sont ceux qui capturent l’âme humaine avec autant de sensibilité et de profondeur qu’Olivier Denis. Reconnu pour son approche intimiste et authentique, il nous livre une série de portraits bouleversante dédiée aux femmes atteintes du cancer du sein. « Des Femmes dans la tourmentes » une série  de clichés poignants, qui témoignent non seulement de la résilience et du courage de ces femmes, mais aussi de leur beauté intrinsèque, transcendante au-delà de la maladie.

À travers son objectif, Olivier Denis ne se contente pas de figer des instants ; il raconte des histoires de lutte, d’espoir et de renaissance. Sa série, empreinte de respect et d’empathie, offre un regard nouveau sur la maladie, loin des clichés et des stéréotypes, pour montrer la force et la dignité de celles qui en sont touchées.

Dans ce questionnaire, le photographe nous dévoile aussi les inspirations derrière son travail, ses influences artistiques et les moments marquants de sa carrière. Un travail où chaque photo est une déclaration d’amour à l’humanité et à la vie.

 

Website : www.olivierdenis.book.fr
Instagram : olivier_denis_photographe

  

Votre premier déclic photographique ?
Olivier Denis : j’ai eu mon premier déclic sérieux dirais-je, pour la photographie vers l’âges de 17 ans en voulant immortaliser ma petite amie de l’époque. Je voulais tout d’abord la dessiner, car à l’époque j’aimais beaucoup le dessin, et elle avait un appareil photo qui appartenait à sa maman et dans lequel il y avait une pellicule. J’ai alors commencé à la prendre en photo nue sur son lit. Et en récupérant la pellicule que j’avais donné à développer, j’ai eu une sorte de révélation et j’ai su que c’est cela que je voulais faire.

L’homme ou la femme d’image qui vous a inspiré ?
O.D. : J’en ai plusieurs : Jean-Loup Sieff, Bettina Rheims, Sebastiano Salgado, Helmut Newton et Ralph Gibson. Ils ont tous les cinq influencé ma manière de photographier. Donc lorsque de temps à autre on me dit que mes images rappellent celles de ces grands photographes, j’en suis très fier.

L’image que vous auriez aimé prendre ?
O.D. : Il y en a beaucoup et ce sont souvent des images autour de l’humain.

Celle qui vous a le plus ému ?
O.D. : Beaucoup d’images de Salgado et de Sieff m’ont émues. Mais si je dois n’en retenir qu’une je choisirais celle de Simone Veil prise par Jean-Loup Sieff.

Et celle qui vous a mis en colère ?
O.D. : Toutes les images de la guerre au Rwanda.

Quelle photo a selon vous changé le monde ?
O.D. : Je ne sais pas si elle a vraiment changé le monde mais je citerai l’image faite par Sebastiano Salgado lors de l’attentat contre le président Reagan.

Et quelle photo a changé votre monde ?
O.D. : La photo de cette personne sautant au-dessus d’une flaque d’eau devant la gare Saint-Lazare prise par Henri Cartier Bresson. Elle m’a permis de comprendre que tout se passait en une fraction de seconde, il est donc nécessaire de parvenir a rassembler tous les paramètres et de les réunir dans cet instant.

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
O.D. : Dans une image que je réalise, c’est capter qui est authentiquement l’individu en face de moi.

Quelle est la dernière photo que vous ayez prise ?
O.D. : Ce ne sera plus la dernière lorsque cet article sera publié, mais à l’instant où je vous réponds c’est un portrait tout simple de deux de mes enfants au Parc Astérix.

Une image clé de votre panthéon personnel ?
O.D. : « Bronze de chair », une image que j’ai réalisée.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
O.D. : Une image réalisée par mon père de ma sœur et moi à l’occasion d’un piquenique en forêt de Fontainebleau, je devais avoir 7 ans environ.

Qu’est-ce qui à votre avis fait une bonne photo ?
O.D. : C’est une image qui suscite de l’émotion auprès de ceux qui les regardent.

Quelle personne vous aimeriez photographier ?
O.D. : Il y en a plusieurs. Par exemple Simone Veil et dans un registre très différent : Johnny Hallyday.

Un livre de photos indispensable ?
O.D. : « Demain le temps sera pluvieux » de Jean Loup Sieff.

L’appareil photo de votre enfance ?
O.D. : Un Kodak instamatique que m’avaient offert mes grands-parents et qui faisait des photos carrées.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
O.D. : J’en utilise beaucoup et parmi ceux-là : Le Hasselblad 503 CW, le Leica R9 et depuis deux ans j’utilise également des appareils vintages et populaires tel le Pentax ME super.

Votre drogue préférée ?
O.D. : La photographie. C’est un besoin vital pour moi.

Par qui aimeriez-vous ou auriez-vous aimé être photographié ?
O.D. : Henri Cartier-Bresson.

Votre dernière folie ?
O.D. : Dépenser de l’argent pour acheter des films et du papier alors que j’ai des ardoises avec les impôts ! Certains projets photographiques peuvent vous mettre en danger !

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
O.D. : L’image d’une femme crâne nu, qui traverse le Cancer.

Couleur ou N&B ?
O.D. : Uniquement N&B.

Lumière du jour ou lumière studio ?
O.D. : J’aime beaucoup la lumière du jour, mais je travaille en studio.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
O.D. : Louxor en Égypte.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
O.D.
 : Je suis non croyant. Alors comme personne ne l’a jamais vu, je serais ravi de le photographier pour prouver qu’il existe.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Twitter et pourquoi ?
O.D. : Je suis plutôt mauvais côté réseaux sociaux, mais actif sur Instagram.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
O.D. : Ce serait un diner assez hétéroclite. Il pourrait y avoir des politiques, des chanteurs, des comédiens, des artistes, d’autres photographes, mais aussi mon éboueur qui est un personnage authentique et incroyable même s’il a une vie simple.

Selon vous, qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
O.D.
 : De l’empathie.

Si vous deviez tout recommencer ?
O.D. : J’oserais plus car j’ai mis trop de temps pour prendre confiance en moi.

Un dernier mot ?
O.D. : Sachez donner de l’amour aux gens que vous croisez sur votre route et soyez bienveillants.

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android