Mathieu & Miles Bitton : Tel père, tel fils … ou presque !
Photographe de renommée internationale, l’objectif de Mathieu Bitton capte bien plus que des images : il révèle l’âme de ses sujets. Au fil des décennies, il a su s’imposer comme un artiste influent, naviguant avec aisance entre la photographie, le design graphique et la direction artistique. Sa capacité à saisir des moments intimes et authentiques, souvent en noir et blanc, confère à ses œuvres une émotion le qui résonne auprès de ceux qui les contemplent. Son travail avec des icônes de la musique, du cinéma et de la mode lui a valu une reconnaissance internationale, faisant de lui non seulement un témoin privilégié de la culture contemporaine, mais aussi un acteur clé de son façonnement.
Une passion qu’il a également transmise à son fils Miles qui depuis quelques années lui a emboité le pas et dont le parcours apparait très prometteur. Photographe émergeant, ses influences et la manière dont il forge sa propre voie dans l’univers créatif malgré son jeune âge, lui ont déjà permis de se faire un nom dans le monde de l’art visuel. Miles a hérité non seulement d’un œil aiguisé pour la composition, mais aussi d’une sensibilité unique qui se reflète dans ses œuvres. Ses photographies, souvent marquées par une esthétique brute et intime, capturent des instants fugaces avec une profondeur qui trahit une maturité artistique rare. À travers son objectif, Miles explore des thèmes tels que l’identité, la jeunesse et la culture contemporaine, apportant une perspective fraîche et authentique au paysage de la photographie moderne.
Aujourd’hui père et fils se retrouve autour de notre Questionnaire pour partager une vision unique, fusion d’expérience et de jeunesse, d’héritage et d’innovation.
Actus :
Mathieu Bitton travaille actuellement sur son prochain livre « Paris Blues » à paraitre aux éditions teNues fin octobre 2024. Et prépare une nouvelle exposition sur le même thême à la Leica Meatpacking Gallery du 7 novembre au 30 décembre 2024.
De son côté, Miles a récemment exposé certaines de ses œuvres à la Studio CT Gallery à Agoura Hills, en Californie. https://studioctdesign.com/collections/miles-bitton. Il a également réalisé un clip vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=g7totM4C7VI. Et enfin, produit, coécrit et monté un court-métrage d’animation : https://www.youtube.com/watch?v=uuUT5PMU4ZE
Websites : www.mathieubitton.fr / www.milesbitton.com
Instagram : candytman / milesbittonphoto
Votre premier déclic photographique ?
Mathieu Bitton : Les affiches de films de Jean-Paul Belmondo.
Miles Bitton : Mon père avait constamment un appareil photo argentique point-and-shoot à portée de main quand nous grandissions.
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Mathieu Bitton : Gordon Parks.
Miles Bitton : Francis Wolff.
L’image que vous auriez aimé prendre ?
Mathieu Bitton : Photomat, de Richard Avedon avec James Baldwin, New York, le 1er septembre 1964.
Miles Bitton : La photo en vue plongeante de Neil Leifer de la victoire de Muhammad Ali sur Cleveland Williams (1966).
Celle qui vous a le plus ému ?
Mathieu Bitton : Gordon Parks – Outside Looking In (1956).
Miles Bitton : Une photo de famille de mon grand-père maternel, que je n’ai jamais rencontré, où il ressemble étonnamment à mon petit frère.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Mathieu Bitton : Eddie Adams – Saigon Execution (1969).
Miles Bitton : Tout ce qui est généré par l’IA mais présenté comme une véritable photographie.
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Mathieu Bitton : “Gonzo Liberation” 2012, de Paris Blues.
Miles Bitton : Vicente Archer au Blue Note Jazz Club à NYC.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Mathieu Bitton : Mon père déguisé en Groucho Marx et ma mère en Marlene Dietrich.
Miles Bitton : Un voyage à l’île de Catalina avec un appareil photo jetable étanche, que j’ai ensuite perdu.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Mathieu Bitton : L’invisibilité.
Miles Bitton : La patience.
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
Mathieu Bitton : La mise au point manuelle et si vous pensez à l’image que vous essayez de capturer, il est déjà trop tard.
Miles Bitton : La chance.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Mathieu Bitton : Un choix difficile entre Mel Brooks et Woody Allen.
Miles Bitton : Patrick Süskind.
Un livre photo indispensable ?
Mathieu Bitton : East 100th Street de Bruce Davidson.
Miles Bitton : Irving Penn – Small Trades.
L’appareil photo de votre enfance ?
Mathieu Bitton : Le Leicaflex SL argenté offert par mon parrain Gérard Darel.
Miles Bitton : Kodak Sport Underwater Single-Use 35mm.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Mathieu Bitton : Leica M11 monochrom est mon préféré mais j’utilise beaucoup de Leicas.
Miles Bitton : Leica SL Typ 601.
Comment décririez-vous votre processus créatif ?
Mathieu Bitton : Une obsession compulsive focalisée et sans fin.
Miles Bitton : Erratique et incertain.
Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
Mathieu Bitton : Le livre de table basse “Paris Blues”.
Miles Bitton : Mes deux premiers vidéoclips.
Votre drogue favorite ?
Mathieu Bitton : Les appareils photo Leica peints en noir.
Miles Bitton : L’herbe.
La meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
Mathieu Bitton : Écouter la bande originale de “Interstellar” de Hans Zimmer dans le ciel et couper les réseaux sociaux tout en lisant “The Cosmic Connection” de Carl Sagan.
Miles Bitton : Conduire après 1h du matin.
Quelle est votre relation avec l’image ?
Mathieu Bitton : L’image est ma maîtresse.
Miles Bitton : Nous ne sommes jamais assez bons l’un pour l’autre.
Par qui aimeriez-vous être photographié ?
Mathieu Bitton : Weegee.
Miles: Jack White.
Comment décririez-vous votre personnalité ?
Mathieu Bitton : Drôle mais déterminé.
Miles Bitton : Doux.
Votre dernière folie ?
Mathieu Bitton : Une vieille bague turquoise Zuni que j’ai achetée aujourd’hui à Santa Fe.
Miles Bitton : J’ai accidentellement cassé le bol en verre d’un ami.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Mathieu Bitton : Einstein tirant la langue par Arthur Sasse, le 14 mars 1951. Une image réalisée le jour du 72e anniversaire d’Einstein.
Miles Bitton : Gordon Parks – American Gothic (1942).
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Mathieu Bitton : Photographe personnel de Donald Trump.
Miles Bitton : Policier.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Mathieu Bitton : Ma collection d’appareils photo Leica.
Miles Bitton : Les appareils photo Leica.
La question qui vous fait perdre pied ?
Mathieu Bitton : “Pouvez-vous demander à (Lenny, Dave…) si….”
Miles Bitton : Quel est votre métier ?
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Mathieu Bitton : L’Égypte, le lieu de naissance de mes parents et grands-parents.
Miles Bitton : Depuis que je suis petit, je rêve d’aller au Japon.
Le lieu dont vous ne vous lassez jamais ?
Mathieu Bitton : Tokyo.
Miles Bitton : Les collines de Studio City.
Votre plus grand regret ?
Mathieu Bitton : Ne pas avoir été photographe professionnel plus tôt dans la vie.
Miles Bitton : Je ne pense honnêtement à aucun.
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plus Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Mathieu Bitton : Instagram car vous n’avez pas besoin d’interagir avec les autres si vous ne le souhaitez pas.
Miles Bitton : J’ai supprimé tout sauf Instagram, car je dois l’utiliser pour le travail. Si je pouvais le supprimer, je le ferais.
Couleur ou noir et blanc ?
Mathieu Bitton : Noir et blanc.
Miles Bitton : Couleur.
Lumière naturelle ou artificielle ?
Mathieu Bitton : Lumière naturelle.
Miles Bitton : Lumière naturelle.
Quelle ville est selon vous la plus photogénique ?
Mathieu Bitton : Paris.
Miles Bitton : Florence, Italie.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Mathieu Bitton : Poser nu marchant sur l’eau.
Miles Bitton : J’essaierais de prendre une photo candide, mais étant donné qu’il est omniscient, il prendrait probablement la pose.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Mathieu Bitton : Duchamp, Dali, Gainsbourg, Cocteau, Prince, Joni Mitchell, Man Ray, Tupac, Brel et Sagan.
Miles Bitton : Kadhja Bonet, Labi Siffre, Bruiser Wolf, Spelling, Noah Hawley, Nathan Fielder, Genndy Tartakovsky et Hayao Miyazaki.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Mathieu Bitton : Sammy Davis Jr regardant par une fenêtre à Manhattan, 1959, par Burt Glinn.
Miles Bitton : Weegee – Foule de l’après-midi à Coney Island (1940).
Ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Mathieu Bitton : Prince.
Miles Bitton : Bill Withers.
Si vous deviez tout recommencer ?
Mathieu Bitton : Je prendrais des cours de piano et de peinture dès l’âge de 2 ans.
Miles Bitton : Je referais tout de la même manière, mais je m’assurerais que mon père m’apprenne le français.
Qu’aimez-vous que l’on dise de vous ?
Mathieu Bitton : “Je savais que c’était sa photo.”
Miles Bitton : Que je suis gentil.
La seule chose que vous devez absolument savoir sur vous ?
Mathieu Bitton : Que je vis un rêve puissant.
Miles Bitton : Je n’aime pas parler à moins que quelque chose ne doive être dit.
Un dernier mot ?
Mathieu Bitton : Suivant !
Miles Bitton : Flambée.