Margaret Lansink : Tout n’est que Question d’Intuition
Photographe d’art, Margaret Lansink vit et travaille dans un petit village non loin d’Amsterdam. Diplômée de le Photo Academy d’Amsterdam, elle a également étudié à Le Masterklass et a suivi des cours à l’Atelier Smedsby à Paris.
Son approche de la photographie est profondément intuitive. Ses images souvent sombres dégagent néanmoins une vraie puissance et beaucoup d’amour. Comme par nécessité, elle ne se sépare quasiment jamais de son boitier (pas toujours le même mais principalement analogiques) où qu’elle aille, quoiqu’elle fasse afin de pouvoir immortaliser tout ce qui la touche et l’interpelle et capturer les différentes atmosphères de ses émotions intérieures. « Comme si j’avais enfin trouvé un moyen d’exprimer mes émotions », explique t-elle.
Emphatique et curieuse, elle découvre lors d’un voyage au Japon la philosophie wabi sabi, un courant de pensée visant à accepter les choses telles qu’elles sont, en recherchant la beauté dans l’imperfection. Ce fut pour elle une révélation et un moyen de déjouer ses peurs et les souffrances causées par les aléas de la vie.
Membre de Femmes PHOTOgraphes Paris et membre-fondatrice de Iwi Collective, Margaret prône la transmission et coache régulièrement de jeunes photographes afin de les aider à développer leur style et leur signature.
Elle participe régulièrement à des expositions, des résidences et des concours à travers le monde. Et son travail a été récompensé de nombreuses fois (Dutch New Talent 2013, Big Print Photo Contest Amsterdam 2015, Bronze Star Award for fine art book at ND Awards 2016 et 2018…). Par ailleurs, sa série » Borders of Nothingness – On the Mend » a reçu le grand prix du Hariban Award 2019, et a été présélectionnée pour le Gomma Grant 2018.
Son travail évolue sans cesse, et aujourd’hui la photographe tente de plus en plus d’expérience avec ses images, en réalisant des collages, en utilisant de la peinture, des feuilles d’or, du charbon de bois ainsi que de la lumière liquide et du palladium de platine dans la chambre noire.
Le résultat est très poétique et invite le spectateur à s’embarquer dans un voyage à travers son propre réseau complexe de souvenirs, d’émotions, d’attentes, de peurs et de désirs.
Votre premier clic photographique ?
Margaret Lansink : Mon premier déclic a eu lieu avec l’appareil photo de mon père ; j’avais peut-être 8 ou 9 ans.
L’homme d’images qui vous inspire ?
Margaret Lansink : Gerhard Richter ! Ses images et ses peintures m’ont fait passer de peintre amateur à photographe professionnel.
L’image que vous auriez aimé faire ?
Margaret Lansink : L’image d’Henri Cartier-Bresson où un homme saute par-dessus une flaque d’eau.
Celle qui vous a le plus émue ?
Margaret Lansink : Les paysages marins de Hiroshi Sugimoto lors d’une visite à l’Art Gallery of NSW à Sydney. Pour moi, être émue par une œuvre d’art dépend à la fois de l’œuvre et du moment.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Margaret Lansink : Je suis en colère devant des images de femmes nues, prises par des hommes pour qui les femmes sont uniquement des objets érotiques.
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Margaret Lansink : « L’imperfection », c’est une image qui dit tout sur la façon dont je veux que mes images soient présentées. La beauté de l’imperfection.
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Margaret Lansink : J’en citerai deux : Talent et persévérance
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Margaret Lansink : Très subjectif, mais pour moi, elle doit être à la fois reconnaissable, mais aussi nouvelle et stimulante. Elle doit nous toucher.
La personne que vous rêveriez de photographier ?
Margaret Lansink : Kamala Harris
Un livre de photos indispensable ?
Margaret Lansink : « Les Américains » de Robert Frank
L’appareil photo de vos débuts ?
Margaret Lansink : Mamya C330X
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Margaret Lansink : Leica M6
Votre drogue préférée ?
Margaret Lansink : Le thé au gingembre
La meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
Margaret Lansink : Conduire mon camping-car jusqu’à un endroit où il y a de l’eau à l’horizon.
Votre plus grande qualité ?
Margaret Lansink : Omoyari, dit l’amour de ma vie (rires)… ce qui signifie altruiste et sensibilité
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Margaret Lansink : N’importe quelle image d’Edward Weston
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Margaret Lansink : Aucun travail se faisant entre 9h et 17h.
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Margaret Lansink : L’art et les livres, l’art et les livres, et encore plus de livres et d’art.
Les valeurs que vous souhaitez partager à travers vos images ?
Margaret Lansink : Le respect et l’amour des femmes et le respect de notre nature.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Margaret Lansink : Santa Fe, la terre adoptée de Georgia O’Keeffe.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Margaret Lansink : Le Japon
Votre plus grand regret ?
Margaret Lansink : De ne pas avoir osé photographier mes parents dans les derniers jours de leurs vie.
Instagram, Tik Tok ou Snapchat ?
Margaret Lansink : Instagram.
Couleur ou N&B ?
Margaret Lansink : N&B. Bien que je photographie aussi en couleur parfois, je ne les montre guère ;).
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Margaret Lansink : Toujours la lumière du jour, ou la lumière des bougies.
La ville la plus photogénique selon vous ?
Margaret Lansink : Paris
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Margaret Lansink : Si Dieu était une femme ; je lui demanderai absolument de poser pour moi.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Margaret Lansink : Mon triptyque « Interpose ».
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Margaret Lansink : La patience et la convivialité.
Et si tout était à refaire ?
Margaret Lansink : C’est ce qui est à faire maintenant. Tirons le meilleur parti de ce monde, afin de créer un meilleur endroit pour les enfants de nos enfants.
Website : margaretlansink.com
Instagram : margaretlansink
