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Le Questionnaire : Lise Guillon & Emile Garçon par Carole Schmitz

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Lise Guillon & Emile Garcon : Jeunes Talents prometteurs.

Né en Bretagne, Émile Garçon est réalisateur, photographe et auteur d’un premier roman. À 19 ans, il part au Liban pour y photographier la révolution. Il effectue une deuxième série photographique sur les plateaux de tournage. En parallèle, il réalise des courts-métrages à Verdun, à Paris, en Bourgogne et récolte plusieurs prix dans des festivals.

Lise Guillon est quant à elle née à Libourne. Réalisatrice et photographe, elle voyage entre le Sud-Ouest de la France et la Chine et réalise ses premières séries photographiques à Hong Kong. En 2018, elle part dans le Guangxi pour photographier les populations Miao. Elle expose ensuite son travail au profit de l’ONG Enfants du Mékong. En 2021, suite à sa rencontre avec Theo Padnos, ancien otage d’Al Qaida, elle réalise son premier film documentaire.

Si rien ne les prédestinait à se rencontrer, ils forment aujourd’hui un duo très complémentaires. A l’occasion de « Planches Contact », Lise Guillon et Emile garçon on fait de Deauville le théâtre d’une rupture. Un court-métrage façon roman-photo, entièrement à l’argentique, dans lequel ils nous racontent l’histoire d’un couple de photographes qui se lasse et s’effrite. Des jeunes qui se prennent en photos sans savoir qu’ils capturent leurs derniers instants ensemble.

Instagram : lise.gills

 

Votre premier déclic photographique ?
Emile Garçon : Le Liban en 2019, c’était le début de la révolution à Beyrouth et sur un coup de tête je partais avec un ami et un canon 5D.
Lise Guillon : Hong Kong, j’ai vécu 4 ans là-bas et c’est là que j’ai découvert la photographie argentique.

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Emile : Ingmar Bergman
Lise : Antonioni

L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Emile : L’image du père de dos après avoir trop fait la fête dans « La Dolce Vita ».
Lise : Le portrait de Rodin par George Charles Beresford.

Celle qui vous a le plus ému ?
Lise : Depardieu tombant à genoux dans le film de Pialat, « Sous le Soleil de Satan ».
Emile : La danse finale dans « Zorba Le Grec ».

Celles qui vous ont mises en colère ?
Lise : Les séries de guerre de Catherine Leroy
Emile : Tous les films de James Cameron.

Une image clé de votre panthéon personnel ?
Lise : Toutes les images de la série « The Ballad of the Sexual Dependency » de Nan Goldin.
Emile : Les ciels dans « Soigne ta droite ».

Un souvenir photographique de votre enfance ?
Emile : Une photo prise par mon père : mon frère avec un oiseau mort dans les mains au milieu d’un long couloir sombre d’une vieille maison de vacances.
Lise : Le portrait d’Alfred Hitchcock avec ses oiseaux de Philippe Halsman, accroché au dessus de mon lit.

L’image qui vous obsède ?
Lise : « Le Cheval de Turin » de Bela Tar.
Emile : La scène du piano dans « Sonate d’Automne ».

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Lise : N’importe quelle oeuvre d’Egon Schiele.
Emile : « L’incrédulité de Saint-Thomas » de Le Caravage, tout ce qu’a fait Goya, et un concert de « la passion selon Saint-Matthieu » de Bach d’après Karajan.

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Emile : Être toujours juste dans son choix de focale sûrement.
Lise : Il faut avoir la bougeotte.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Lise Guillon & Emile Garcon : God only knows.

La personne que vous aimeriez photographier ?
Emile : Fellini.
Lise : Bob Dylan.

 Un livre de photos indispensable ?
Emile : Le livre d’image.
Lise : HK:PM de Greg Girard

L’appareil photo de votre enfance ?
Emile : Ma nintendo DSi.
Lise : Un Canon 1200d.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Lise : Un Minolta xd-7 et un Ricoh GRII
Emile : Le Xpan de papa.

Votre drogue préférée ?
Emile : La bonne musique.
Lise : Les pizzas

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Lise : Les brocantes et les longues ballades.
Emile : La Bretagne.

Quelle est votre relation avec l’image ?
Emile : « You are everything… everything ! Tu sei la prima donna del primo giorno della Creazione. Sei la madre, la sorella, l’amante, l’amica, l’angelo, il diavolo, la terra, la casa… Ah, ecco cosa sei: la casa! » -Dolce vita-.

Votre dernière folie ?
Lise : Photographier à l’argentique, une folie financière.
Emile : J’suis pas fou moi.

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Emile : Adolf Hitler

Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Emile : Celui d’Elon Musk.
Lise : Président.

Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Lise : Maquiller un cadavre d’animal pour un tournage.
Emile : Avoir la gastro pendant la moitié d’un tournage.

Quelles différences entre photographie et photographie d’art ?
Lise & Emile : Le Capital.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Emile : La région de Tuva en Russie, pour ses rivières et ses mythiques chants de gorge.
Lise : Le Hunan.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Lise : les salles de cinéma.
Emile : Les cieux du Finistère.

Votre plus grand regret ?
Emile : De ne pas faire assez.
Lise : Avoir fait tomber un Leica M6, qui n’était pas le mien.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Lise : Instagram
Emile : Rien, mort à l’internet.

Couleur ou N&B ?
Emile : Noir et blanc direct.
Lise : Noir et blanc aussi.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Lise : La lumière naturelle, sans artifices.
Emile : Lumière du jour.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Emile : Naples !
Lise : Hong Kong.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Emile : Ça me rappelle Naples justement, avec un ami en haut du Vésuve, le soleil se couchait et nous avions tous les deux nos appareils. Au final aucun cliché n’a été pris, il y a des choses qui ne sont pas faîtes pour être saisi par un appareil photo.
Lise : Je lui ferais prendre la photo.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Lise : Wing Shya, Agnes Varda, Roger Waters, Apitchapong Weerasethakul et Anouk Aimée.
Emile : Max Pam, Stefano de Luigi, Rosalie Revoyre, Stanislas Augris, Diana Lui, mes amis de Meudon et du cinéma et puis beaucoup beaucoup d’alcool.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Emile : Je vous salue Sarajevo.
Lise : Les forêts en feu du Brésil de Salgado.

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Lise & Emile : Des auteurs.

Si vous deviez tout recommencer ?
Lise & Emile : Oh l’angoisse.

Le mot de la fin ?
Lise & Emile : E la nave va. (Et vogue le navire…)

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