Jessica Roark : La petite sirène.
Originaire du Midwest, elle aurait pu être Sirène dans une autre vie.
Audacieuse et fascinée par l’eau qui pour Jessica Roark est le seul élément dans lequel nous sommes libres de bouger, d’agir et de nous exprimer en toute authenticité. L’eau nous permet également de danser comme si personne ne nous regardait, loin de tout ce qui souvent nous contraint. Et puis, l’eau apporte la paix et le calme, c’est un espace naturel où chacun peut disparaître, ne serait-ce qu’un instant. L’eau accomplit ce que l’humanité n’a pas été capable d’accomplir : l’égalité.
Inspirée par la mode, le musique, les couleurs ou encore les jeux de lumière, Jessica travaille avec l’eau pour créer du mouvement et de l’énergie naturelle en utilisant une variété d’appareils photo sous-marins lui permettant d’obtenir les résultats préalablement souhaités. Ses images sont captivantes et permettent au spectateur de se perdre dans un espace de paix et d’excitation. Ses œuvres sont réalisées en édition limitée. Chaque image est imprimée avec des encres pigmentaires d’archivage qui améliorent considérablement leur éclat visuel aussi bien en en couleur, qu’en noir et blanc.
Website : www.jessicaroark.art
Instagram : jessicaroark.art
Votre premier déclic photographique ?
Jessica Roark : L’ÉNERGIE, le mouvement, la passion, l’émotion….mais le dénominateur commun de tout ceci est bel et bien l’énergie.
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Jessica Roark: Il y en a plusieurs. Iris Apfel, car elle inspirait les femmes à continuer à faire ce qu’elles aiment sans se voiler la face, quel que soit leur âge… et bon sang, elle vibrait. Michelle Obama, qui m’inspire à être forte mais gentille, audacieuse mais douce. Et ma grand-mère. Elle a défendu l’égalité et les droits des femmes avant que cela ne soit considéré comme acceptable. Elle n’acceptait rien de personne, mais aimait les autres de tout son cœur.
L’image que vous auriez aimé prendre ?
Jessica Roark : Mon grand-père était un agent des services secrets dont la responsabilité était de protéger les présidents américains … Il était suivi par un photographe qui a immortalisé son service et ses relations avec les présidents pendant les nombreuses années où il a servi (j’ai hérité d’un grand nombre de ces photos). Si je pouvais prendre n’importe quelle photo, ce serait N’IMPORTE laquelle des photos prises de lui. Car si j’avais pu être ce photographe qui le suivait à la trace, j’aurais pu avoir la chance de passer du temps avec lui et mieux le connaître. Il est mort quand j’étais jeune et je me pose tant de questions.
Celle qui vous a le plus émue ?
Jessica Roark : Lors de mon séjour à Paris, j’ai visité l’exposition « Histoire de la photographie » au Centre du Pompidou. L’une des premières photographies présentées dans l’exposition était « Mère slave, Ellis Island, vers 1905 » de Lewis Hine. Le portrait représente une femme débarquant à Ellis Island, seule, portant toute sa vie sur son dos. Elle semble incroyablement déterminée à réussir. Je me sens proche de son angoisse et de sa détermination. Voir son portrait m’a fait pleurer immédiatement.
Et celui qui vous a mis en colère ?
Jessica Roark : Dans la même exposition, un portrait intitulé « Sara, les seules fleurs de son enfance, Varsovie 1939 » par Roman Vishniac.
Le portrait montre une enfant dans un lit, déstabilisée et craintive, son monde a été bouleversé par la Seconde Guerre mondiale. Une fresque de fleurs est peinte sur le mur derrière elle. Je suis indignée par la façon dont la haine et la guerre affectent les enfants.
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Jessica Roark : Je ne sais trop laquelle vous citer, mais sachez que j’aime tous les travaux photo-journalistiques de Gordan Parks.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Jessica Roark : J’ai une photo de moi, âgée de moins de 2 ans, derrière mon père sur sa bicyclette… c’était quelque chose que nous faisions souvent ensemble. Je me souviens d’avoir ressenti, pour la première fois, ce qu’était l’aventure – le vent dans mes cheveux, le fait de rouler plus vite que je ne l’avais jamais fait, le sentiment de danger… mais j’avais pleinement confiance dans le fait que mon père me garderait en sécurité pendant cette balade exaltante.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Jessica Roark : Se connecter véritablement à son sujet, en sachant que le portrait ne sera jamais authentique si la connexion n’est pas d’abord établie. L’éclairage, la mise au point, la composition ne sont que des éléments supplémentaires.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Jessica Roark : Raconter une histoire, mais pas toute l’histoire, il faut garder une partie de mystère pour le spectateur curieux.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Jessica Roark : J’aimerais VRAIMENT photographier Taylor Swift (je sais, c’est un truc américain) sous l’eau. Je suis inspirée par son authenticité, son écriture et son éthique de travail.
Un livre de photos indispensable ?
Jessica Roark : Annie Lebovitz, A Photographer’s Life, 1990-2005.
L’appareil photo de votre enfance ?
Jessica Roark : Presque toujours un appareil jetable 🙂
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Jessica Roark : Un Nikon Z9 et un Nikon D850
Comment décririez-vous votre processus de création ?
Jessica Roark : En général, mon processus est généré par l’improvisation, plein de jeu et d’exploration, parfois accidentel, et puis je reste aussi très ouverte à la possibilité de l’échec. J’accepte l’idée que la créativité soit un processus et que l’échec y joue un rôle important.
Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
Jessica Roark : Je me concentre actuellement sur la création d’une collection d’œuvres d’art qui explore la nature provocante de la fumée, en brisant les stéréotypes diabolisants associés à la fumée/au tabagisme/au tabac/à la nicotine. Tout cela en revisitant l’idée de la fumée comme un magnifique sujet abstrait.
Votre drogue préférée ?
Jessica Roark : Je suppose que la chose respectable à dire est que « l’amour » est la meilleure drogue, mais en toute honnêteté, j’aime vraiment les drogues… le sucre, la caféine, l’alcool, l’aderall, le THC, les champignons. Mais si je devais en choisir une, je choisirais le THC (sauf si j’ai besoin de faire quelque chose, auquel cas je choisirais l’Aderall).
Quelle est la meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
Jessica Roark : La peinture. En plus de photographier, je peins et je me perds dans les couleurs et les textures. Le temps n’existe pas quand je peins.
Quelle est votre relation à l’image ?
Jessica Roark : J’ai un respect fou pour l’image… car elle a été créée et partagée avec courage.
Par qui aimeriez-vous être photographiée ?
Jessica Roark : Richard Avedon.
Comment décririez-vous votre personnalité ?
Jessica Roark : Bizarrement naïve et malheureusement peu désireuse de changer cela.
Votre dernière folie ?
Jessica Roark : hmmmm… jusqu’où peut-on aller dans l’honnêteté ? Je dirais que ma dernière folie a été l’échec de mon mariage… une étape triste mais nécessaire de mon parcours.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Jessica Roark : Un globe terrestre. Voyager est une priorité absolue.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Jessica Roark : Comptable.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Jessica Roark : Mon moment professionnel le plus surréaliste a été lorsque j’ai posé ma candidature auprès d’une galerie d’art en proposant mes œuvres sous-marines et qu’en quelques minutes, j’ai été acceptée. C’était un rêve.
Quelle est la question qui vous fait sortir de vos gongs ?
Jessica Roark : Quand les gens disent… « Je sais que vous avez ces idées, mais d’un point de vue logistique, comment comptez-vous vous y prendre ? »
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Jessica Roark : Copenhague.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Jessica Roark : Paris.
Votre plus grand regret ?
Jessica Roark : Laisser la culpabilité/la honte dicter les décisions de ma vie.
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Jessica Roark : Insta pour le travail, Tik Tok ou Snapchat pour la vie privée.
Couleur ou N&B ?
Jessica Roark : 9 fois sur 10, je choisis la couleur. La fréquence et l’énergie d’une image en couleur me séduisent presque à chaque fois.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Jessica Roark : La lumière du jour est une vraie bombe et la lumière artificielle est plus cruelle. J’aime les deux, mais je préfère la lumière du jour.
Quelle est la ville la plus photogénique selon vous ?
Jessica Roark : Aux Etats-Unis, San Diego et LA… à l’étranger, Paris.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Jessica Roark : Un selfie, je suppose ? Je serais trop accablée et nerveuse pour tirer son portrait.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Jessica Roark : Les personnes dans ma vie qui me laissent être pleinement moi-même et qui n’attendent pas de moi que je sois ou que j’agisse autrement. Nous mangerions et boirions, nous prendrions peut-être un peu de drogue aussi. Et puis surtout nous pourrions rire, nous raconter des histoires et danser jusqu’au lever du soleil.
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Jessica Roark : L’empathie.
Si vous deviez tout recommencer ?
Jessica Roark : J’aurais fait l’amour plus souvent.
Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?
Jessica Roark : Que je suis courageuse.
La seule chose que vous devez absolument savoir sur vous-même ?
Jessica Roark : Savoir que je suis capable.
Un dernier mot ?
Jessica Roark : Aimez les autres même s’ils ne vous aiment pas.