GEORGES HOLZ : TOUT EST UNE QUESTION DE LUMIÈRE
Né dans le Tennessee, Georges Holz, qui enfant se rêvait journaliste-reporter d’images, est sorti diplômé de l’Art Center College of Design de Pasadena, en Californie avant de devenir l’un des rares assistants de Helmut Newton, les conseils de ce dernier influenceront profondément la carrière du photographe en devenir. « Travailler avec Helmut n’était pas comme s’il vous offrait votre carrière sur un plateau d’argent. Mais nous lui montrions régulièrement notre travail et il n’hésitait pas à nous dire si c’était nul, même s’il était toujours très poli. » se souvient le photographe.
Très vite, poussé par Newton, Georges s’envole pour l’Europe où il travaillera entre Milan et Paris, photographiant de la beauté, des accessoires et la mode pour les grands magazines tels Lei, Vogue Italia, Elle français, Madame Figaro et L’Officiel, mais également pour Mademoiselle et Harper’s Bazaar à New York. : « Mon premier travail en Italie était pour le magazine Donna. Je faisais des natures mortes de chaussures et je m’étais fait connaître pour les chaussures et les accessoires. C’était des années formidables ».
Dans les années 80, il retournera vivre à New York, où il ouvrira son studio sur Lafayette Street et d’où il sillonnera le monde.
Reconnu pour ses nus d’art en N&B -un travail qu’il a démarré dans les année 80 et qu’il a régulièrement exposé dans des galeries et des musées à travers le monde-, il participera également à des expositions telles que « Original Sin » et « Three Boys from Pasadena – A Tribute to Helmut Newton », en compagnie de deux anciens élèves de l’Art Center, Just Loomis et Mark Arbeit.
Pour lui, sa carrière découle de sa photographie et vice versa.
Le photographe a également reçu de nombreux prix prestigieux, dont un Grammy (pour son travail sur l’album Days of Open Hand de Suzanne Vega) et un Clio.
De Madona à Britney Spears, en passant par Brad Pitt, Jack Nicholson ou Joaquin Phoenix (pour ne citer qu’eux, toutes les grandes stars du monde cinématographie, de la musique, de la télévision, du sport et de la politique sont passé devant son objectif. D’ailleurs, en 2015, il publie une monographie : « Holz Hollywood: 30 Years of Portraits », véritable Who’s Who couvrant trois décennies.
Souvent entre deux avions, Georges Holz travaille en permanence sur de nouveaux projets, qu’il s’agisse de campagne de pub, de travaux personnels, d’expositions ou encore de conférences. A ses yeux, les missions, qu’elles soient rédactionnelles ou publicitaires, lui donnent un accès unique à des sujets qu’il n’aborderait pas normalement, de fait il les aborde comme un travail personnel. Une leçon que lui a apprise Helmut Newton, « Il n’a jamais tracé de limite dans sa pratique de la photographie, il a tout abordé comme si un jour il pouvait avoir cette qualité d’art. ».
Pour se vider l’esprit, lorsque son emploi du temps le lui permet, il aime parcourir les routes américaines dans son Airstream 58.
Website : https://www.georgeholz.com/
Votre premier clic photographique ?
Georges Holz : Les photos de famille et les animaux domestiques. A partir de l’âge de 10 ans environ, j’ai disparu des albums de photos de famille car c’était généralement moi qui prenait les photos !
L’homme d’images qui vous inspire ?
Georges Holz : Helmut Newton (que j’ai assisté à la fin des années 70 et au début des années 80), Edward Weston, Man Ray, Irving Penn et Guy Bourdin.
L’image que vous auriez aimé faire ?
Georges Holz : « Marilyn Monroe, photo de calendrier #2 Red Velvet » de Tom Kelley.
Celle que vous regrettez de ne pas avoir faite ?
Georges Holz : Ne pas avoir accepté la mission de photographier à nouveau Madonna sur le tournage du clip « Like a Virgin » à Venise. J’ai choisi d’accepter ma première commande avec Franca Sozzani pour Lei Magazine le même jour.
Celle qui vous a le plus ému ?
Georges Holz : Photographier Brad Pitt en train de pêcher à la mouche dans le Montana.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Georges Holz : Essayer de faire un beau portrait de Clint Eastwood sur son terrain de golf, et tout ce qu’il voulait faire, c’était jouer au golf !
Si parmi vos images vous deviez en choisir une seule.
Georges Holz : Claire with Moosewings
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Georges Holz : Steven Spielberg.
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Georges Holz : Pour moi, il est très important de connaître le « métier » de photographe. Il faut avoir une maîtrise technique pour que ce soit une seconde nature. Cela vous permettra d’être libre d’engager votre sujet et d’être plus spontané. N’ayez jamais peur d’expérimenter, et soyez ouvert à l’inattendu et aux erreurs heureuses.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Georges Holz : Le moment décisif, la lumière parfaite, et toujours un peu de chance.
La personne que vous rêveriez de photographier ?
Georges Holz : La Princesse Diana, Barak Obama, et Kate Moss.
Un livre de photos indispensable ?
Georges Holz : « The Family of Man » (créé par Edward Steichen, avec un prologue de Carl Sandburg) qui a été mon premier livre photo.
Votre premier appareil photo ?
Georges Holz : Minolta SRT 101.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Georges Holz : Pentax 6×7, Deardorff 11×14, Fuji GFX 100S, et Nikon D-800.
En ce qui concerne les médias sociaux, s’agit-il de Facebook, Instagram, Tik Tok ou Snapchat ?
Georges Holz : Principalement Instagram : @georgeholzofficial c’est le media le plus orienté image pour moi, mais je n’aime vraiment pas toute la censure.
Couleur ou N&B ?
Georges Holz : Noir et blanc, bien que j’aie toujours été connu pour mon travail en couleur également.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Georges Holz : J’aime à la fois la lumière du jour, l’éclairage de studio et l’obscurité disponible. J’aime aussi mélanger les sources de lumière.
Votre drogue préférée ?
Georges Holz : Le sirop d’érable de nos érables et le cidre de notre verger.
La meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
Georges Holz : La pêche à la mouche, debout jusqu’aux genoux dans l’eau d’un ruisseau de montagne.
Votre plus grande qualité ?
Georges Holz : Être immature, cela me permet de rester jeune.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Georges Holz : Jack Nicholson.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Georges Holz : J’ai fait une fois un shooting sur un bateau de croisière dans la tempête dans l’Atlantique et tout le monde a eu le mal de mer.
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Georges Holz : Avoir le temps et le lieu pour travailler sur mon travail personnel.
La ville, le pays ou la culture que vous ne connaissez pas encore et que vous rêvez de découvrir ?
Georges Holz : Le Japon.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Georges Holz : Notre ferme dans les Catskill Mountains dans l’état de New York.
Votre plus grand regret ?
Georges Holz : Ne pas avoir acheté un loft à New York dans les années 1980 quand c’était abordable.
La ville la plus photogénique selon vous ?
Georges Holz : Portofino en Italie.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Georges Holz : Les deux. J’essaie toujours d’obtenir un portrait ou un selfie avec les célébrités après les avoir photographiées. Dieu ne serait pas différent.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Georges Holz : Le tableau Le Cri, d’Edvard Munch.
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Georges Holz : L’honnêteté.
Et si tout était à refaire ?
Georges Holz : Les vêtements seraient facultatifs.