Delphine Diallo : Déconstruire le monde patriarcal…
Installée à Brooklyn, Delphine Diallo est une photographe franco-sénégalaise. Passionnée depuis toujours par la photographie, elle fait ses premières armes avec les boitiers Nikon que possédait sa mère. Au cours de ses études de communication visuelle, elle découvre la chambre noire et les cours de photographie. Elle est alors fascinée par le contrôle qu’elle pouvait exercer de la prise de la photo à l’image qui apparait.
En 2008, elle a déménagé à New York pour explorer sa pratique artistique. Elle y rencontre le célèbre photographe Peter Beard. Impressionné par la créativité et la spontanéité de la jeune femme, celui-ci lui a offert l’opportunité d’être son assistante sur le calendrier Pirelli 2009 qu’il réalise au Botswana.
Inspirée par ses voyages, Delphine Diallo décide de retourner au Sénégal dans la ville natale de son père, Saint-Louis, pour commencer une nouvelle vie d’artiste. « Je vois l’art comme un navire pour exprimer la conscience universelle et un accès à l’illumination, la sagesse, la peur, la beauté, la laideur, le mystère, la foi, la force et l’intrépidité. »
Dans son travail, elle met en lumière le manque de représentation de la femme noire dans la société occidentale. Et souhaite mettre en valeur une autre idée de la beauté de la femme noire, avec dignité, élégance, spiritualité et intégrité. Delphine s’engage aussi à déconstruire le monde patriarcal de la photographie, et son obsession de la femme exotique noire et objet. Son souhait : que soit respecté les valeurs éthiques et morales envers le corps de la femme noire.
Son chemin artistique n’est pas linéaire, et elle aime sans cesse explorer de nouvelles choses. Elle a participé à la campagne We the People avec l’artiste Shepard Fairey pour la marche des femmes, à des expositions collectives, à des œuvres de commande pour Chris Rock, J. Cole ou Swizz Beatz. En perpétuelle récherche, elle utilise pour ses créations la photographie analogique et numérique, le collage, l’illustration, l’impression 3D ou encore les technologies de réalité virtuelle.
Instagram : delphinediallo
Représentée par @fisheye_gallery
Votre premier déclencheur photographique ?
Delphine Diallo : Les photographies réalisées de ma famille au Sénégal.
L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Delphine Diallo : Je l’ai réalisée hier. Un autoportrait de profil au lever du soleil.
Celle qui vous a le plus émue ?
Delphine Diallo : Le portrait en noir et blanc d’une femme d’Eritrea qui portait la couronne d’un roi Yoruba en perle d’or.
Celle qui vous a mis en colère ?
Delphine Diallo : Aucune.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Delphine Diallo : Un Polaroid de ma mère qui peint dans son atelier des portraits à la peinture à l’huile.
Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Delphine Diallo : Une peinture de Jérôme Lagarrigue.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Delphine Diallo : Un grand coeur.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Delphine Diallo : Le moment parfait.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Delphine Diallo : Je n’ai personne en tête.
Un livre de photos indispensable ?
Delphine Diallo : Peter Beard / Collages.
L’appareil photo de votre enfance ?
Delphine Diallo : Un Polaroid.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Delphine Diallo : Un Nikon D850.
Votre drogue préférée ?
Delphine Diallo : La vie.
Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Delphine Diallo : La Musique.
Quelle est votre relation avec l’image ?
Delphine Diallo : L’image est mon miroir.
Votre plus grande qualité ?
Delphine Diallo : La loyauté.
Votre dernière folie ?
Delphine Diallo : Transformer mon studio d’artiste en temple.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Delphine Diallo : Un photo de ma mère (rires).
Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
Delphine Diallo : Travailler à la poste.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Delphine Diallo : Je suis extravagante ! Donc ça suffit.
Quelles sont, selon vous, les passerelles entre la photographie et le design ?
Delphine Diallo : La forme entre les espaces vides.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Delphine Diallo : Le Japon.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Delphine Diallo : New York.
Votre plus grand regret ?
Delphine Diallo : Non, je ne regrette rien… comme disait Edith Piaf !
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat ?
Delphine Diallo : Instagram.
Couleur ou N&B ?
Delphine Diallo : Les deux.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Delphine Diallo : Lumière du jour.
Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Delphine Diallo : Paris.
Si Dieu existe, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Delphine Diallo : Si Dieu existe, ce serait sans doute une femme déesse et dans ce cas je lui demanderai de poser pour moi.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Delphine Diallo : Mes amis préférés. Une liste d’environ 20 personnes.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Delphine Diallo : Trop difficile… Une seule image ne suffirait pas.
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Delphine Diallo : Plus de compassion, d’empathie, d’acceptation, d’ouverture sur le monde et de sens commun.
Le mot de la fin ?
Delphine Diallo : Paix.
