La photographie est simplement magique
Tour à tour commissaire d’exposition, conservatrice, consultante et essayiste, Charlotte Cotton est une des spécialistes les plus considérée de la photographie contemporaine.
Passionnée par l’image, énergique elle a en permanence soif d’apprendre et de partager. Pour elle, la photographie est un outil magique qui permet d’explorer toutes sortes de cultures
Après avoir occupé le poste de directrice du Département de Photographie Wallis Annenberg à la Los Angeles County Museum of Art , Charlotte fut également responsable de la programmation à la Photographers ‘Gallery à Londres, puis directrice de la création à la National Media Museum, conservatrice de la photographie au Victoria and Albert Musée (Londres), conservatrice en résidence au Katonah Museum of Art, New York, et enfin conservatrice en résidence pour le musée et espace événementiel de l’International Center of Photography, le 250 Bowery, avant de devenir directrice artistique fondatrice du Tasweer Photo Festival Qatar.
Dans chacune des expositions qu’elle organise, Charlotte Cotton célèbre une nouvelle génération d’artistes qui font de la photographie un moyen d’expression culturellement significatif dans le climat sociopolitique actuel.
Son livre, « The Photograph as Contemporary Art », dont la quatrième édition a été publiée en septembre 2020 est un ouvrage clé dans l’évolution de la photographie en tant que forme d’art incontestée au XXIe siècle.
Instagram : pimcharlottecotton
Quel a été votre premier déclic photographique ?
Charlotte Cotton : Mon amour de la photographie a été catalysé par le fait que j’ai passé du temps, adolescente, dans une chambre noire et que j’ai vu une communauté créative travailler ensemble.
L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?
Charlotte Cotton : Barbara Kasten.
L’image que vous auriez aimé faire ?
Charlotte Cotton : Je choisis un ensemble d’œuvres plutôt qu’une seule image – 700 Nimes Road de Cathy Opie. J’aurais beaucoup aimé passer du temps dans la maison d’Elizabeth Taylor à Bel Air.
Celle qui vous a le plus émue ?
Charlotte Cotton : David and Butch Crying at Tin Pan Alley de Nan Goldin, New York City, 1981.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Charlotte Cotton : Nan Goldin’s Nan One Month After Being Battered, 1984.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
Charlotte Cotton : Ma sœur racontant quelque chose à mon père, l’air très sérieuse, à l’âge de 4 ans environ.
Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
Charlotte Cotton : Of Mutability d’Helen Chadwick, 1986.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Charlotte Cotton : La curiosité.
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Charlotte Cotton : Il n’existe pas.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Charlotte Cotton : Ryuichi Sakamoto. A Tokyo, vers 1978.
Un livre photo indispensable ?
Charlotte Cotton : En ce moment, je voyage sans aucun livre photo. Je dois donc admettre qu’il n’y a actuellement aucun livre photo en ma possession qui me soit littéralement indispensable. Je voyage avec des volumes puissants mais minces : Brand New Ancients de Kae Tempest, Temporary People de Deepak Unnikrishnan et le nouveau livre de poésie intitulé The Thermobaric Playground de mon premier mentor en photographie, Mark Haworth-Booth.
L’appareil photo de votre enfance ?
Charlotte Cotton : Polaroid SX-70
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Charlotte Cotton : Ah, mon iPhone, bien sûr. Il m’utilise aussi, je sais.
Votre drogue préférée ?
Charlotte Cotton : Pas pour moi, merci.
La meilleure façon de déconnecter pour vous ?
Charlotte Cotton : Le sommeil. Ou est-ce la meilleure façon de se reconnecter ?
Quelle est votre relation avec votre propre image ?
Charlotte Cotton : Distante.
Votre plus grande qualité ?
Charlotte Cotton : Le plaisir des petites choses.
Votre dernière folie ?
Charlotte Cotton : Des verres en cristal.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Charlotte Cotton : Nous attendons toujours l’image d’Harriet Tubman sur le billet de 20 USD. D’ici là, pas d’élucubrations. Lisez l’ouvrage passionnant de Clarence Lusane, Twenty Dollars and Change : Harriet Tubman and the Ongoing Fight for Racial Justice and Democracy de Clarence Lusane.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Charlotte Cotton : Tout ce qui se passe dans le sous-sol d’un hôpital et qui implique un nettoyage post-chirurgical (d’après une journée d’intérim que j’ai effectuée lorsque j’étais étudiante, ce qui m’a fortement incitée à gagner ma vie d’une manière ou d’une autre avec un diplôme d’histoire de l’art).
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Charlotte Cotton : Mon temps.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Charlotte Cotton : Le Kerala.
L’endroit dont vous ne vous lassez pas ?
Charlotte Cotton : Marrakech.
Votre plus grand regret ?
Charlotte Cotton : Mes regrets (au pluriel) sont typiquement lorsque je n’agis pas selon mon instinct.
En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook ou Tik Tok et pourquoi ?
Charlotte Cotton : Aucun des trois.
Couleur ou N&B ?
Charlotte Cotton : Des combinaisons inséparables des deux.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Charlotte Cotton : La aussi des combinaisons inséparables des deux.
Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
Charlotte Cotton : Los Angeles. (Voir le film de Thom Andersen Los Angeles Plays Itself, 2003).
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Charlotte Cotton : Je pense que faire une photo ne serait pas à mon ordre du jour dans ce scénario.
Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
Charlotte Cotton : Harry Belafonte, Fred Zimmerman, Bill Brandt, Brian Ferry. Vous avez dit « idéal ».
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Charlotte Cotton : La représentation et l’état actuel du monde me posent trop de problèmes pour que je puisse répondre à cette question.
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Charlotte Cotton : L’amour et la gentillesse, les icebergs et les forêts tropicales.
Si vous deviez tout recommencer ?
Charlotte Cotton : Je le ferais.
Un dernier mot ?
Charlotte Cotton : Amplifier.