Cécile Tréal : Le temps d’un instant.
Cela fait bien longtemps que Cécile Tréal et moi nous connaissons. C’était son père qui nous avait présentées, convaincu que nous allions bien nous entendre – et il avait raison. Je nous revois encore, sillonnant les rues de la capitale dans sa petite Fiat 500… de l’époque ! chantant à tue-tête, sans se soucier du monde qui nous entourait. Ces souvenirs et bien d’autres, sont gravés en moi, c’était une époque formidable, insouciante où tout nous semblait possible, où nous n’avions peur de rien. Le monde nous appartenait.
Et puis, je me rappelle aussi avec une grande tendresse d’un de nos séjours dans le Sud, sa région d’origine, Cécile réalisait des images d’illustration et me faisait jouer les mannequins. Un jour, alors que nous étions en pleine prise de vue, nous avons aperçu Anthony Quinn, (un immense acteur que, probablement, les moins de 20 ans ne connaissent pas) à la terrasse d’un café. Sans hésiter, et avec l’audace qui nous caractérisait, nous sommes allées l’aborder, lui expliquant que nous étions deux jeunes photographe et journaliste et que nous serions honorées de réaliser un sujet avec lui. Croyez-le ou non, il a accepté avec le sourire ! C’était un moment magique, une de ces rencontres que l’on n’oublie pas.
Depuis, les années ont passé, mais Cécile n’a quasiment pas changé, elle est toujours aussi passionnée, curieuse et intrépide.
Après avoir été correspondante pour l’agence Gamma, elle est partie s’installée au Maroc en tant que reporter indépendante. Une décision qui lui vaut une belle reconnaissance pour ses travaux photographiques sur les paysages, les cultures et les architectures, souvent dans le cadre de projets d’exploration des patrimoines culturels et naturels.
Elle peut aussi s’enorgueillir d’avoir été la seule femme photographe ayant fait des images de la grande mosquée de Casablanca lors de sa construction.
Elle a également coécrit plus d’une vingtaine d’ouvrages avec son collaborateur et mari, Jean-Michel Ruiz. Ensemble, ils parcourent l’Afrique mettant en lumière des régions fascinantes d’Asie et du Moyen-Orient, dévoilant à travers des images soigneusement composées des sites emblématiques, parfois méconnus, qui méritent toute notre attention. Leurs publications, de véritables trésors visuels, incluent des séries qui allient des photographies saisissantes avec des textes riches en informations historiques et culturelles.
Aujourd’hui, accompagnant ce questionnaire, un reportage réalisé en argentique sur les Berbères du Maroc que Cécile a également voulu partager avec nous. Il s’agit d’un sujet qui lui tient à cœur depuis de nombreuses années. Et ce projet est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles elle a choisi de poser son regard photographique sur ce pays qu’elle affectionne tant.
Avec une sensibilité rare elle capture les détails et les nuances des paysages urbains et naturels. À travers ses photos, elle saisit l’âme des lieux anciens et sacrés, avec une profondeur qui invite à la contemplation. Sa capacité à révéler l’essence des endroits qu’elle photographie, qu’il s’agisse d’un monument ou d’un coin reculé de nature, en fait une photographe de grande qualité.
Instagram : ceciletreal
Website : www.ceciletreal.wixsite.com
Votre premier déclencheur photographique ?
Cécile Tréal : Un reportage privé avec Stan Getz.
L’homme ou la femme d’image qui vous a inspiré(e) ?
Cécile Tréal : William Klein.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
Cécile Tréal : L’émotion.
Quelle est la dernière photo que vous avez prise ?
Cécile Tréal : La Médina de Fes.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Cécile Tréal : L’observation.
Qu’est-ce qui fait une bonne photo ?
Cécile Tréal : L’harmonie du cadrage, le graphisme qui en découle et l’émotion donnée par l’humain.
La personne que vous aimeriez photographier ?
Cécile Tréal : Lady Gaga.
L’appareil photo de votre enfance ?
Cécile Tréal : Un Polaroid.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Cécile Tréal : Canon 5D Manrk IV.
Comment choisissez-vous vos projets ?
Cécile Tréal : En général sur commande, sauf pour les expositions qui sont plus un travail personnel.
Comment décririez-vous votre processus créatif ?
Cécile Tréal : L’enthousiasme face à une scène de vie, une lumière, il faut toujours qu’ils se passe quelque chose.
Un projet à venir qui vous tient à cœur ?
Cécile Tréal : Ma prochaine exposition sur le Maroc.
Votre drogue favorite ?
Cécile Tréal : Le Rhum.
Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
Cécile Tréal : Le sport et la musique.
Par qui aimeriez-vous être photographiée ?
Cécile Tréal : Annie Leibovitz.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Cécile Tréal : Banquière.
Le lieu dont vous ne vous lassez jamais ?
Cécile Tréal : Ma maison sur la plage.
Sur les réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, TikTok ou Snapchat, et pourquoi ?
Cécile Tréal : Je suis très peu active sur les réseaux sociaux en dehors d’Instagram.
Couleur ou N&B ?
Cécile Tréal : Les deux.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Cécile Tréal : Lumière du jour.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou préféreriez-vous un selfie avec lui ?
Cécile Tréal : Je l’inviterais à poser pour moi.
Selon vous, qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Cécile Tréal : Savoir prendre du recul pour ne pas se faire bouffer par l’IA.
Si vous deviez tout recommencer ?
Cécile Tréal : Je serai chanteuse de rock.
Que souhaitez-vous que l’on dise de vous ?
Cécile Tréal : Que je suis une bonne personne.
La chose essentielle que l’on doit savoir sur vous ?
Cécile Tréal : J’aime la vie et toutes les surprises qu’elle nous apporte jour après jour.
Un dernier mot ?
Cécile Tréal : La photographie est une façon très spéciale de regarder le monde, le temps d’un instant !