Carine Roitfeld : Entre audace et élégance
Icône incontestée de la mode, Carine Roitfeld a façonné l’industrie avec une vision résolument avant-gardiste et une liberté de ton qui ont redéfini les codes du glamour. Ancienne rédactrice en chef de Vogue Paris, fondatrice de CR Fashion Book et consultante influente pour les plus grandes maisons, elle incarne cette rare alchimie entre provocation subtile et élégance intemporelle. Son œil affûté, son intuition sans faille et son goût pour la narration visuelle ont fait d’elle l’une des figures les plus influentes du style contemporain.
Mais c’est aussi à travers la photographie que Carine Roitfeld a imprimé sa marque indélébile. Muse et collaboratrice privilégiée de légendes comme Mario Testino, Steven Meisel ou Inez & Vinoodh, elle a toujours su insuffler une esthétique forte et un storytelling audacieux aux images qu’elle dirige, aidant ainsi à créer des images puissantes, où l’attitude l’emporte sur l’apparence. Son regard affûté et son sens de la mise en scène ont marqué l’édition et façonné une esthétique qui transcende les tendances.Son approche de la photographie, où l’émotion prime sur le simple esthétisme, a contribué à redéfinir la mode éditoriale, repoussant les frontières entre sensualité, transgression et sophistication.
Figure incontournable de la planète mode, elle continue de surprendre en explorant de nouveaux territoires esthétiques. Pour la première fois, elle sera présente à Milan à l’occasion de la Design Week, où elle dévoilera sa garde-robe olfactive composée de neuf parfums ainsi que sa toute nouvelle Home Collection. À cette occasion, elle lancera en exclusivité sa bougie taille XL Forgive Me, une création qui promet d’incarner toute la sensualité et le mystère qui la définissent.
En attendant, au jeu de notre Questionnaire qu’elle a accepté de se prêter, un exercice où elle dévoile ses influences, ses inspirations et son rapport à l’image.
Website : www.carineroitfeld.com
Instagram : @carineroitfeld
Votre premier déclic photographique ?
Carine Roitfeld : Mes photos de famille, rangées dans de petits albums.
L’homme ou la femme d’image qui vous a inspiré ou qui vous inspire toujours ?
C.R. : Richard Avedon,ou Robert Mapplethorpe
Si vous aviez été photographe, quelle image auriez-vous aimé prendre ?
C.R. : J’ai été photographe, j’ai fait 2 campagnes de pub pour Jean-Paul Gaultier.
Mais si nous parlons d’une photo qui existe, je citerais celle de Romy Schneider par Will McBride.
Celle qui vous a le plus ému ?
C.R. : L’échographie de ma petite fille.
Et celle qui vous a mis(e) en colère ?
C.R. : Un portrait de moi par Juergen Teller caché sous les autres photos, je n’ai pas supporté la réalité.
Et quelle photo a changé votre monde ?
C.R. : Ma première campagne Gucci avec Mario Testino.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans une image ?
C.R. : Une image qui ne soit pas trendy, et qui passe les années avec toujours autant de présence.
Quelle est la dernière photo que vous ayez prise ?
C.R. : Un screenshot, pris avec mon iPhone de l’image de présentation de la série « Becoming Frida Kahlo » qui célèbre le mono sourcil !
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
C.R. : Une photo d’Eva Herzigova, en 1997, « The butcher » pour le magazine The Face, au moment de la mad cow disease.
Un souvenir photographique de votre enfance ?
C.R. : Une photo de mon frère et moi avec mon grand-père. La beauté de mon frère et ma laideur à moi.
Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
C.R. : Etre un photographe qui aime les gens, et dont le regard photographique va capter la vérité de ce qu’il y a de plus positif en vous.
Un livre photos indispensable?
C.R. : Cecil Beaton.
L’appareil photo de votre enfance ?
C.R. : Un Kodak instamatic.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
C.R. : Un Leica avec son élégante bandoulière en cuir que je porte presque en collier « super attitude ».
Votre drogue favorite ?
C.R. : L’excitation d’un nouveau projet.
Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
C.R. : Netflix. Pendant 2 heures, je pense à autre chose.
Lorsque vous vous regardez dans un miroir, que voyez-vous ?
C.R. : Il faut tout d’abord que le miroir offre une bonne lumière, si c’est le miroir de l’ascenseur, je ne regarde pas ! L’âge offre un certain avantage, quand on vieillit la vue diminue et on se voit de façon moins nette.
Par qui aimeriez-vous être photographiée aujourd’hui ?
C.R. : Par quelqu’un que je connais et avec lequel je me sens en confiance, Sebastian Faena.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
C.R. : La couverture d’un album de Nirvana avec un bébé qui nage près d’un billet de banque.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
C.R. : Créer la photo avec le G point pour Gucci.
Un souvenir visuel qui a marqué votre carrière ?
C.R. : Le souvenir d’un look pour teenager de chez Harry Lance dans le magazine Elle auquel maman été abonné. J’avais 14 ans et je rêvais de ce tailleur jupe culotte avec une veste sans manche et poches plaquées façon photographe ou chasseur.
Quelle question pourrait vous faire sortir de vos gongs ?
C.R. : Après une fashion week, des gens qui me posent des questions sur la mode !
Quelle est la dernière chose que vous ayez fait pour la première fois ?
C.R. : Des tatouages.
Quel endroit rêvez-vous encore de découvrir ?
C.R. : J’ai beaucoup voyagé et n’ai plus vraiment envie de bouger mais j’adorerais aller voir les dernières baleines en Antarctique.
Le lieu dont vous ne vous lassez jamais ?
C.R. : La cathédrale Saint-Alexandre-Mexsky, Rue Daru à Paris
Votre plus grand regret ?
C.R. : De ne m’être pas assez battue pour avoir certaines couvertures de magazines que je voulais.
En quoi le succès des réseaux sociaux a-t-il changé le monde ?
C.R. : Il m’a rendue célèbre dans mon monde.
Lesquels utilisez-vous régulièrement et pourquoi ?
C.R. : Plus que les réseaux sociaux c’est Google que j’utilise tout le temps et pour toutes sortes de recherches (d’un médicament à l’orthographe d’un nom). Je suis curieuse!
Couleur ou N&B ?
C.R. : N&B
Lumière du jour ou lumière studio ?
C.R. : Lumière du jour en studio.
Quelle ville vous semble la plus photogénique ?
C.R. : Paris.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou préféreriez-vous un selfie avec lui ?
C.R. : Un selfie avec lui pour prouver qu’il existe justement.
Si je pouvais organiser votre diner idéal, qui serait à table ?
C.R. : Il y aurait des morts et des vivants. Marylin Monroe, Andy Warhol, Liz Taylor, Karl Lagerfeld, Tom Ford, Christopher Walken.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
C.R. : On ne peut pas la regarder.
Si vous aviez été photographe, quel genre de photos auriez-vous pu faire ?
C.R. : Du photo reportage.
Si vous deviez tout recommencer ?
C.R. : J’aimerais monter sur scène, être chanteuse ou actrice. Quand on a le public avec soi, cela doit être un moment d’adrénaline exceptionnel. Comme Freddie Mercury à Wembley!
Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?
C.R. : Que je suis imprévisible et toujours là où on ne m’attend pas !
La chose essentielle que l’on doit savoir sur vous ?
C.R. : Je ne sors jamais sans être parfumée. C’est ce qui m’a donnée envie de créer ma ligne de parfums comme un « ultime accessoire ». J’ai une garde-robe olfactive de 9 fragrances et une ligne de parfums pour la maison aussi !
Un dernier mot ?
C.R. : J’aimerais n’être que libre, arriver à l’heure que je veux, avoir une certaine insouciance.