Alain Teulié : Une vision nostalgique du monde.
Après son baccalauréat, Alain Teulié entre aux Cours Florent. Il joue dans plusieurs pièces. En 1984, il devient l’assistant de Jean Marais pour sa pièce « Cocteau Marais ». Une très belle et enrichissante expérience se souvient-il avec nostalgie. En 1989, il change de cap et entre à Paris Première où il présente un talk-show quotidien en prime-time : Tout Paris. Pendant sept ans, il voit défiler devant son micro des artistes aussi divers que variés pour lui parler de leur actualité. Estimant avoir fait le tour de la question, il quitte la chaîne en 1995 pour reprendre son métier d’acteur et jouera successivement dans plusieurs films pour la télévision. Depuis 2000, il se consacre presque exclusivement à la littérature en publiant plusieurs romans et pièces de théâtre.
Ainsi, tour à tour homme de théâtre, comédien, journaliste, producteur, animateur, dramaturge et écrivain, Alain Teulié est tel un électron libre, pudique et sensible. Il a les mots vissés au corps, mais ce n’est qu’à partir de quarante ans qu’il a commencé à réaliser un rêve d’adolescent, écrire. Ses sujets sont vastes et pour lui la normalité n’existe pas. Son parcours riche et éclectique lui permet d’aborder toutes formes de créations avec une grande dextérité.
Egalement passionné d’images, à quelques jours de la sortie de son nouveau roman « Le désir des autres » –dont l’intrigue se déroule en Suisse sur les bords du lac Léman-, l’auteur s’est amusé à répondre à notre questionnaire…
Instagram : alainteulie
A paraitre le 21 juin 2022, « Le désir des autres » aux Editions Montsalvens (editions-montsalvens.ch)
Votre premier déclic photographique ?
Alain Teulié : Man Ray. Ses portraits de muses, surtout ceux de Lee Miller et de Nancy Cunard… Créativité, charme, inventivité, poésie absolue…
L’homme ou la femme d’images qui vous inspire ?
Alain Teulié : Sarah Moon, pour sa mélancolie.
L’image que vous auriez aimé faire ?
Alain Teulié : La mort de Cléopâtre. Pour savoir la vérité.
Celle qui vous a le plus ému ?
Alain Teulié : La photo de ma mère devant sa maison, quand elle était jeune et qu’un train avait déraillé et avait pénétré dans leur salon.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Alain Teulié : Je ne me mets pas en colère pour une image. J’ai bien assez à faire avec les gens.
Une image clé de votre panthéon personnel ?
Alain Teulié : Une photo de l’affiche de ma première pièce, « Virage », sur une colonne Morris, la nuit, par Francesca Avanzinelli.
Selon vous quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Alain Teulié : Voir ce que les autres ont oublié de regarder.
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
Alain Teulié : Jean Luc Godard a dit : « Ce n’est pas une image juste, c’est juste une image ».
Si vous le pouviez, quelle serait la personne que vous rêveriez de photographier ?
Alain Teulié : Liane de Pougy. Car à l’époque il fallait poser longtemps.
Un livre photo indispensable ?
Alain Teulié : Celui des œuvres de Julia Margaret Cameron – magique.
L’appareil photo de votre enfance ?
Alain Teulié : Un Instamatic Kodak, hélas.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Alain Teulié : Mon téléphone, hélas.
Votre drogue favorite ?
Alain Teulié : Le peyotl*. Mais je n’ai pas encore essayé. C’est un souvenir du livre « Le diable et la petite fumée », de Castaneda.
(*petits cactus sans épines qui contient plusieurs alcaloïdes dont la mescaline, utilisée pour ses propriétés enthéogènes, psychotropes et hallucinogènes)
La meilleure façon de déconnecter pour vous ?
Alain Teulié : Déconnecter pour quelqu’un d’autre.
Votre plus grande qualité ?
Alain Teulié : Le désespoir, car ça me rend parfois marrant.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Alain Teulié : Un autre billet de banque, pour donner une idée de l’infini.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Alain Teulié : Postier, car je n’aime pas le jaune, pour un vélo.
Votre plus grande extravagance professionnelle ?
Alain Teulié : Je n’ai jamais rien fait d’extravagant. C’est peut-être le moment.
Quels sont selon vous les ponts entre photographie et littérature ?
Alain Teulié : Les romanciers que l’on questionne la photographie pour une nouvelle rubrique de magazine.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Alain Teulié : Odélanossa, en Viranie du Sud. Ce n’est pas parce que ça n’existe pas qu’il ne faut pas y aller. J’ai horreur de me restreindre.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Alain Teulié : Ma baignoire.
Votre folie du moment ?
Alain Teulié : Je ne fais jamais rien de fou. Mais je vais y penser aussi.
Votre plus grand regret ?
Alain Teulié : De ne pas avoir d’enfant. Mais ça pourrait être ma prochaine folie du moment dont on parlait plus haut, justement.
Coté réseaux sociaux, êtes vous plutôt Instagram, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
Alain Teulié : Plutôt Instagram. C’est bien assez.
Couleur ou N&B ?
Alain Teulié : Noir et Blanc, la couleur peut toujours se rêver. Et dans une autre vie j’étais un chien.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Alain Teulié : Artificielle. L’art est toujours un artifice.
La ville la plus photogénique selon vous ?
Alain Teulié : Rome, sans hésitation.
Si j’avais la possibilité d’organiser pour vous le diner de vos rêves, qui seraient les convives.
Alain Teulié : Pierre, Paul et Jacques. Je pourrais boutonner Pierre avec Paul et ça amuserait Pierre qui est un peu morose ces derniers temps.
Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Alain Teulié : Je lui demanderais de poser, mais je poursuivrai par : « Peux-tu développer, s’il te plait ? »
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Alain Teulié : La Terre vue de la Lune. Vu de loin, rien ne change vraiment.
Qu’est ce qui manque au monde d’aujourd’hui ?
Alain Teulié : L’arrivé de quelqu’un de vraiment responsable. Mais si.
Si vous deviez tout recommencer ?
Alain Teulié : Je referais les même erreurs car finalement je ne m’en sors pas si mal.