Depuis ses origines, le livre a toujours été le support de prédilection de diffusion, de collection, de présentation d’œuvres photographiques. Aujourd’hui, à l’heure du numérique, il fait de la résistance, se transforme et évolue avec les nouvelles générations d’artistes qui se l’approprient.
Depuis sa naissance au milieu du XIXe siècle, la photographie est étroitement liée au livre. Selon les sources, on attribue à Anna Atkins ou William Henry Fox Talbot la première occurrence de livres illustrés par des photographies, ce dernier ayant publié Pencil of nature regroupant 24 calotypes en 1844, vingt ans après l’invention du tout premier procédé photographique de Nicéphore Niepce. Après la première guerre mondiale apparaissent des livres références de l’histoire de la photo : Paris la nuit de Brassaï (1933), Visages d’une époque d’August Sander (1929), American photographs de Walker Evans (1938), accompagnés par des premiers éditeurs soutenant des livres exclusivement photographiques.
“Le livre de photographies est une forme d’art autonome, comparable à une sculpture, à une pièce de théâtre ou à un film. Les photographies perdent de leur caractère photographique d’objets en soi pour devenir les composantes, exprimées à l’encre d’imprimerie, d’une création exceptionnelle appelée livre.”
Ralph Prins
Mais c’est après la seconde guerre mondiale que la bascule se fait. Les photographes sont davantage associés à la création des livres, les éditeurs se multiplient et les ouvrages photos entrent dans le marché du livre. William Klein, Robert Frank et autres mènent la marche pendant les trente glorieuses qui voient la photographie pénétrer les magazines spécialisés, les galeries, les musées. Le livre photographique devient une œuvre, vendue en tant que telle. Dans les années 80, Actes Sud et Taschen publient leurs premiers ouvrages et les artistes-photographes commencent déjà à repousser les limites du livre, en inventant de nouvelles formes narratives, de nouvelles mises en page, utilisant l’objet du livre comme un support pour raconter, aussi bien qu’un mur de musée. La technique se perfectionne aussi, les coûts de fabrication diminuent, et au tournant des années 90 et 2000, le livre photographique devient un outil largement diffusé, un support grand public, parfois au détriment de la qualité des œuvres.
Un rapport personnel, intime au livre
Aujourd’hui, malgré le numérique, la multiplication des possibilités digitales, le livre reste intrinsèquement lié au travail des photographes. Il demeure un support prisé, diffusé et souhaité par les collectionneurs, les amoureux de photographies qui aiment les ranger à côté d’autres grands noms de l’art dans leur bibliothèque mais aussi à côté d’albums de famille ou se regroupent des photos personnelles. Ce rapport intime au livre photographique amène les photographes contemporains à se l’approprier de manière très fusionnelle, en livrant, par le choix de la composition, mais aussi du support, du papier, une vision particulière de leur travail. Il peut être narratif, expérimental et peut composer avec d’autres moyens d’expression. C’est un support qui offre une liberté aux artistes, accompagnés d’éditeurs qui soutiennent leur travail, dans un marché complexe. Xavier Barral, Filigranes, Actes Sud, dominent le domaine, mais de nombreux petits éditeurs choisissent aussi aujourd’hui, face à ces maisons à grand tirage, de miser sur l’originalité, l’expérimentation. Mélange de papier, de textures, travaux d’impressions originaux ou redécouvertes d’impressions ancestrales, livres connectés, formats hors normes : le champ des possibles est presque sans limite.
Repousser les limites du support
En parallèle, de plus en plus de photographes se tournent vers l’auto-édition, pour les coûts bien sûr, et pour la possibilité de composer soi-même son œuvre. Une nouvelle manière de concevoir la photographie, que le marché et le milieu prennent aujourd’hui en compte, en témoignent les salons et rencontres dédiés à l’auto-édition ainsi que les ateliers ou échanges au sein de grand festival photo. Une partie de la production photographique se fait même sans intermédiaire et directement en ligne. Des sites tels que Saal Digital proposent des supports, accompagnés ou libres, pour mettre en page et composer son livre photographique avec l’assurance d’une qualité d’impression professionnelle. Que vous souhaitiez créer un recueil, un carnet ou un portfolio, avec une couverture souple ou rigide, en lin, en cuir ou dans d’autres textures, avec des pages brillantes, mates ou satinées, dans une mise en page léchée ou contemporaine, mêlant images et pourquoi pas des textes… Saal Digital vous accompagne en vous laissant maître de votre support. Un moyen simple et ergonomique de créer aujourd’hui son propre livre photo.
Le livre photographique, son marché, sa diffusion se transforment. Mais pour s’ouvrir à cette diversité d’approche et d’esthétique qui renouvellent le genre, il faut réussir à faire le tri, sélectionner, trouver les moyens d’être guidé. C’est le rôle des éditeurs (les principaux éditeurs indépendants sont, par exemple, référencés sur France Photo Book), des diffuseurs et médias de références qui dénichent ce qui peut nous toucher dans la myriade de propositions qui existent et qui parfois, repoussent avec créativité les limites du livre photographique.