Alexandros Garnavos, né à Athènes, a étudié la peinture à Ioannina, dans le Nord de la Grèce avant d’intégrer l’atelier de Simone Bergantini à Milan et de travailler aux côtés du peintre Ignazio Gadaleta. Il tire son inspiration de sa vie quotidienne et de ses souvenirs. Le photographe explique qu’il entretient avec son appareil photo une relation de journal intime. Il capture ces instants qui l’interpellent pour partager des sensations qu’il ne saurait exprimer avec les mots. La peinture et la photographie constituent un excellent langage pour lui qui trouve l’usage des mots bien plus complexe. Ainsi il collectionne des scènes avec une touche d’absurde qui se déclinent dans une gamme de couleurs soignées. Une ambivalence entre douceur et vision décalée qui reflète sans aucun doute l’univers du photographe.
Les photos d’Alexandros Garnavos sont dotées de son empreinte malicieuse, un regard teinté d’une douceur satirique comme en témoigne la série des mains qui se glissent partout. Désarticulées, pinçantes, serrées ou lâches, les mains prises ici ont le don d’intriguer. Le photographe explique que cette obsession pour les mains a commencé il y a un an. Au début il photographiait les mains de ses proches dans les lieux qui lui sont chers dans sa ville, puis il a développé cette approche également lors de ses voyages. Il raconte : « Au lieu de photographier les lieux que je visitais, je tentais de capturer des mains dans ces mêmes lieux. Elles sont capables de créer et de détruire, je trouve cette ambivalence magique. » Cette démarche lui permet de documenter l’endroit où il se trouve dans l’instant exact et à travers le prisme de la plus belle partie du corps selon lui. Les photos du jeune photographe grec rendent un bel hommage aux mains, dont la noblesse est souvent oubliée.
Joséphine Faisant
Joséphine Faisant est une auteure spécialisée en photographie. Elle vit et travaille à Athènes, d’où elle déniche les talents locaux.
http://alexandros-garnavos.tumblr.com/