CARMEN WINANT, NOTES ON FUNDAMENTAL JOY (PRINTED MATTER, 2019)
J’ai choisi ce livre pour débuter une nouvelle série : « On my shelves ». Je sélectionnerai une fois par semaine un livre photographique issu de ma collection personnelle et auquel je tiens particulièrement. Différents éditeurs photo indépendants et collectionneurs de livres seront aussi invités à contribuer à cette rubrique à travers des entretiens et des présentations d’ouvrages.
Est-il possible de tout quitter ? Est-il possible de recommencer, en dehors et au-delà de ce que vous n’avez jamais connu, de réinventer ce que signifie exister, corps et esprit, sur la terre ? – CW
Entre le livre d’artiste et le document historique, Notes on fundamental joy rassemble des images tirées des archives des Ovulars, une série d’ateliers de photographie et d’impression tenus dans les années 1980 au sein de différentes communautés séparatistes de femmes de la côté ouest américaine. En sélectionnant des extraits de ces archives et en les proposant hors de leur contexte avec un essai personnel, l’artiste Carmen Winant convoque sur le devant de la scène tout l’imaginaire lié aux utopies des années 1970 ainsi que la radicalité de ces mouvements féministes, environnementaux et anti-capitalistes. Documentant leur vie quotidienne, les photos déploient certes la ré-appropriation par ces femmes de leur propre représentation mais aussi de leur existence au sens général. Je voulais débuter ma sélection par cet ouvrage car celui-ci trouve pour moi une nouvelle résonance aujourd’hui. Au-delà de l’intention initiale de la culture underground qui les a produite, il soulève un sujet à méditer en ces jours particuliers : Comment vivre ensemble ?
Emilie Lauriola, responsable du BAL Books
Cette contribution est issue du BAL FROM HOME #1
Parce que LE BAL est une communauté d’individus autour d’une idée, la représentation de la société des hommes et ses enjeux, nous avons pensé LE BAL FROM HOME comme un billet qui vous serait adressé chaque semaine. Pas un billet de consolation mais plutôt un billet doux, amical, en provenance de chacun d’entre nous, comme autant d’éclats du BAL qui se glissent dans l’interstice du temps. Dave Heath aimait utiliser l’expression « inner landscapes » (paysages intérieurs) pour décrire ses portraits d’anonymes absorbés en eux-mêmes. Espérons que ces éclats du BAL sauront autrement trouver le chemin de votre paysage intérieur. Pour recevoir LE BAL FROM HOME : https://www.le-bal.fr/lettre-information