Avec le développement des nouvelles technologies d’information, nous sommes au courant des évènements de part le monde, à chaque instant et, sans cesse, tenus en haleine du déroulement de l’actualité, parfois sans discernement. Dans ce flux ininterrompu, le rôle du photo-journaliste devient primordial : c’est lui qui choisira le sujet et ira sur place pour saisir de la réalité des faits. L’image photographique devient une preuve, un témoignage.
Le champs d’action du photo-journaliste est donc immense, tous les regards peuvent ainsi s’exprimer et les préoccupations de chacun peuvent être diffusées. Le public a une grande soif de connaitre, de comprendre et d’analyser. Tous ces reportages prennent petit à petit une valeur historique et deviennent des éléments précieux de recherches et d’analyses sur l’évolution de notre monde. Le photo-journaliste nous apparaît tel un héros des temps modernes qui décrit et traduit nos sociétés, nos environnements, nos problématiques, nos joies et nos peines.
Il fut un temps où les grands organes de presse initiaient et finançaient les productions photographiques en envoyant leurs collaborateurs sur le terrain brûlant de l’actualité. Mais, pour des raisons économiques, ils ne commandent plus de reportages et laissent ces professionnels partir seuls à l’aventure avec tous les risques encourus que l’on sait si bien. Ces derniers se retrouvent sans assurance de publication mais aussi sans contrainte éditoriale. Le matériel technologique dont ils disposent souvent leur permet en outre de traiter leurs sujets sous plusieurs angles, en associant – c’est un cas de plus en plus courant – des vidéos à l’image fixe. Ces sources multiples d’images sont ensuite diffusées sur de nombreux réseaux (papier, web, réseaux). Une nouvelle génération de reporters est ainsi née, mêlant les nationalités et les cultures, et nous voyons aujourd’hui exposés à « Visa pour l’image » des photographes venus d’ailleurs, comme Mohamed Abdiwahab, photographe soudanais de l’agence France Presse. Dans cette profusion de sujets et de regards, la distinction se fera par le talent, et, comme en littérature, par le style et l’imagination.
Jean-François Camp, directeur laboratoire Dupon