J’ai poussé dans la contrainte mon boîtier photographique numérique dernier cri en matière de haute technologie, pas pour le vanter de ces prouesses, mais pour le confronter à ce monde végétal et primitif qui représente son opposé organique. C’est deux intelligences qui se rencontrent, ne se sacrifiant pas l’une à l’autre, dévoilent leur communion, se transformant individuellement pour donner naissance à une autre vision graphique. Ces photos ne sont que le fruit d’un réglage spécifique sur le boîtier et non d’un montage post numérique, induit d’un mouvement, mon geste, rappelant l’empreinte de l’homme comme médiateur et créateur de ce rapport dualiste.
C’est une nouvelle série toute fraîche où j’ai pris soin de ne sélectionner que des images, soutenues par un mouvement lent, permettant de voir clairement une image de la nature et celle du numérique avec l’apparition de fragments digitals, ce gris neutre (intelligence du boîtier) et pixellisation tant symbolique. Le prolongement de celle ci réside dans la réflexion de l’influence du geste et son miroir sur le changement direct de ce qui est alors représenté et voir vécu. Le geste se ralentissant et faisant écho à une diminution dans nos habitudes d’utiliser du numérique dans tous nos comportements naturels, la nature se voit alors reprendre l’apparence connue de photographies classiques et majestueuses. Tandis que si le geste s’amplifie, écho de l’homme se plongeant dans un monde entièrement numérique, informatisé, robotisé et virtuel, la photo se mute totalement vers une autre esthétique du pixel numérique.
-Une représentation graphiquement riche et inscrite sur le chemin de ce questionnement de modernité avec cette notion d’écologie et d’éthique de notre empreinte d’humains sur la planète –
Laurent Quinkal
