En 2007, lors d’un séjour en Bretagne, j’ai remarqué que des arrêts de bus que j’avais toujours connus commençaient à dépérir.
Ceux qui étaient faits de bois s’écroulaient, tandis que ceux qui étaient fabriqués à base de ferraille commençaient à rouiller.
C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il n’y avait plus personne pour les entretenir et qu’ils étaient tous voués à disparaître.
Ce constat m’est paru d’autant plus flagrant lorsque je suis tombé sur un abri parsemé d’affiches pour des spectacles divers – en l’espace de trois ans, elles n’avaient jamais été remplacées.
Je n’ai pas eu d’inspiration particulière pour ce projet. J’étais familier du travail de Chris Herwig, qui collectionne des arrêts de bus soviétiques, ainsi que de celui de François Prost, qui photographie des façades de discothèque françaises – mais mon projet n’avait pas de vocation autre que de garder une trace de ces arrêts de bus avant leur disparition.
Ma série a commencé en 2003, et j’ai pris les photos les plus récentes cette année. Pour trouver ces arrêts de bus, je fais mes trajets en voiture sur des petites routes de province, en faisant régulièrement demi-tour pour bien les observer.