La fondation Alexia a annoncé ses lauréats 2013.
Diversité et exigence, comme toujours, avec la bourse professionnelle, d’un montant de 15 000 dollars, attribuée au photographe Bangladais Abir Abdullah pour son sujet sur les incendies qui dévastent Dhaka et sa classe populaire (une présentation de ce travail est présentée dans cette édition du Journal). Photographe patient à l’engagement local, Abir abdullah a déjà été remarqué pour ses reportages précédents sur les réfugiés climatiques devant s’adapter aux crues du delta du Gange et sur les vétérans de la guerre de libération de 1971 au Bangladesh.
Le prix étudiant, consistant en une bourse d’études à l’université Syracuse de Londres et d’une aide financiere de 1000 dollars, a quant à lui été remis à Sara Naomi Lewkowicz pour son reportage sur la violence domestique, appréhendée sous l’angle de sa mécanique sociale et individuelle.
Fondée à la mort d’Alexia Tsairis, étudiante vouée au photojournalisme, dans un attentat terroriste, la fondation Alexia accorde une importance particulière au soutien des photographes à venir.
Les deux principaux prix sont ainsi complétés d’un second prix étudiant, remis à Dijana Muminovic pour son reportage sur les conséquences du génocide réalisé à la frontière entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine.
Pour compléter le tableau, trois prix d’excellence accompagnés d’une bourse d’étude de 1500 dollars ont été remis. Souvid Datta a été récompensé pour son enquête sur la vie du bidonville de Sonagachi, en Inde ; Annie Flanagan, qui a développé une œuvre sur l’adolescence intranquille, va développer une étude de la violence sexuelle ; Andrew Renneisen documente la brutale criminalité de Camden, dans le New Jersey.
Ces résultats reflètent l’aura internationale de la fondation ainsi que sa vision ouverte du photojournalisme aujourd’hui. Noir et blanc stricts côtoient couleur aux compositions brutes, reportage au long terme alterne avec urgence d’informer et questions sociales répondent à enjeux politiques dans un engagement ou les revendications locales se voient accorder une dimension universelle.
Laurence Cornet