Les résultats du Prix 2011 du Festival de Mode et de la Photographie de Hyères se conjuguent au féminin pluriel. Le jury s’est réunit le dimanche 1er mai et le Prix de la Photographe a été décerné à la jeune néerlandaise Anouk Kruithof pour son travail intitulé “The Daily Exhaustion”. Une mention spéciale a également été attribuée à l’artiste suédoise Katarina Elvén et sa série Boxes, Stones And Other Objects.
Anouk Kruithof, 30 ans, a étudié la photographie à l’Académie d’Art de Saint Joost à Breda. Elle s’est installée dans la capitale allemande à la suite d’une résidence d’artiste au Künstlerhaus Bethanien en 2008 et 2009. Le travail primé au Festival de Hyères “The Daily Exhaustion” est un petit journal d’une cinquantaine de pages qui contient 23 autoportraits d’une artiste obsédée par le travail et qui a atteint l’état d’épuisement. Au fil des pages, le lecteur voit se déployer un spectre de couleurs, qui traduit autant de strates de l’énergie humaine. Le portrait est imprimé à l’horizontal en double page, la reliure coupe ainsi la partie inférieure du visage, l’image subit donc volontairement des déformations. D’autres images sont composées de deux photos différentes laissant ainsi un objet déroutant être les mains de celui qui le contemple…
Katarina Elvén est née en 1972 en Suède, après avoir étudié à l’école de design au Danemark, elle s’initie à la photographie à l’université de Gothenburg qu’elle conclut par un master d’art et d’architecture. Avec sa série Boxes, Stones And Other Objects, l’artiste tente de questionner la représentation visuelle de l’objet et les liens ambigus entretenus entre l’objet et son image avec un esthétisme qui n’est pas sans rappeler les photographies publicitaires des année 20/30.
“Je m’intéresse à la lecture et à l’interprétation des images : comment elles produisent de la valeur et fabriquent des mythes. Je traite, au moyen de la photographie et du film, des questions d’esthétique, de surface et de style, à savoir, par exemple, comment la construction de l’image peut être utilisée pour provoquer un sentiment de désir ou d’étrangeté. Mon intérêt est également de travailler à l’intérieur même des conventions et des limites du médium photographique.”
