Il y a trente-six mille ans, les Hommes peignaient des bisons, des lions et des chevaux sauvages sur les murs de leurs grottes. Ils les craignaient et la nature dominait. De nos jours, la logique est renversée et le monde sauvage est entre les mains de l’Homme. Roi terrestre, il s’est emparé de la nature et tente de la plier à sa volonté. Dans ce projet, je me libère des contraintes de notre temps pour créer un espace singulier où la nature reprend ses marques face à l’Homme. Regnum Naturæ résonne comme une réponse à chaque intervention humaine destructrice et tombe comme un châtiment divin. Mon travail tend à s’échapper de la réalité et tire son inspiration des différents mythes des Métamorphoses d’Ovide tels que celui de Deucalion et Pyrrha dans lequel l’humanité est punie de sa perversité. À travers l’usage du collodion humide, j’explore la durabilité et l’éphémérité, la lumière et l’obscurité, le réel et l’irréel. La dualité de la photographie est au cœur du travail : un univers surréaliste dans un objet matériel.