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La vie de l’immigrant, vue par de grands photographes

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Les questions liées à l’immigration occupent ces temps-ci le devant de la scène, depuis les exclusions de territoire imposées par le « Travel Ban » à la grande muraille États-Unis-Mexique, en passant par l’incertitude des jeunes « dreamers ». Jusqu’au 27 janvier 2018, l’exposition The Immigrants, installée à la Howard Greenberg Gallery de New York nous révèle la vie de l’immigrant – les rudes épreuves et les sacrifices, ainsi que la fierté et les prouesses. Des années 1860 à nos jours, les œuvres de quarante photographes explorent les domaines du travail, de l’éducation et de la pauvreté, ainsi que la discrimination, l’assimilation, et l’appartenance. Le parcours rassemble plus de soixante-dix images signées Ansel Adams, Margaret Bourke-White, Manuel Alvarez Bravo, Edward Burtynsky, Robert Capa, Imogen Cunningham, Bruce Davidson, Robert Frank, W. Eugene Smith, Alfred Stieglitz et Alex Webb – entre autres.

Retraçant le cheminement du migrant, les photographies font voyager l’observateur à travers les sections consacrées à l’altérité, la croissance, les questions planétaires, les frontières, le travail, et l’histoire des États-Unis. La galerie affiche des images mythiques telles que Climbing into America, de Lewis Hine (1905), The Steerage, d’Alfred Stieglitz (1907), et Dream Street, de W. Eugene Smith (1955-56), sans oublier deux œuvres historiques dues à Augustus Frederick Sherman, qui étudiait les nouveaux arrivants tout en travaillant comme employé du service d’immigration d’Ellis Island, de 1892 à 1925.

L’ensemble comprend également deux photographies très rarement exposées, des œuvres de Dorothea Lange sur l’internement des Nippo-Américains par les états-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Cachées à la population par le gouvernement durant la guerre, ces images lèvent le voile sur un chapitre sombre de l’histoire de la nation américaine.

Datée de 1951, la photographie Last Displaced Person Boat, prise par Ernst Haas, témoigne au contraire du fait que pendant un temps, les états-Unis ont autorisé la résidence permanente pour deux-cent-mille Européens, déplacés pour cause de Seconde Guerre mondiale. L’immigration en Israël est illustrée par Ruth Orkin, avec un portrait touchant, réalisé en 1951 et représentant trois adolescents juifs, réfugiés d’Irak, le visage écrasé contre un hublot d’avion atterrissant à l’aéroport de Lod, à Tel Aviv.

Parmi les portraits les plus poignants se trouvent ceux d’immigrants qui ont raconté leur histoire aux photographes. Bill Owens a par exemple pris celui d’un ouvrier d’usine qui s’exprime ainsi : « Je suis réfugié de Chine. Je couds des poches sur des pantalons. Tous les jours, j’ai du travail, et ici, la vie est facile. En Chine, il est difficile de trouver du travail. Il faut être recommandé. Je ne parle pas anglais, et je suis trop vieux pour apprendre, alors je ne trouverai jamais de travail mieux payé. » Un autre tirage daté de 2005 et signé Dulce Pinzón représente un jeune homme en costume de Superman, sur un vélo. Il s’agit de Noe Reyes, de l’état mexicain de Puebla. Il travaille comme livreur à Brooklyn et envoie toutes les semaines cinq-cents dollars à sa famille.

 

Exposition collective : The Immigrants
14 décembre 2017 – 27 janvier 2018
Howard Greenberg Gallery
41 E 57th St
New York, NY 10022
USA

www.howardgreenberg.com

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