Jeune photographe, Estelle Lagarde, a tenu le journal du traitement de son adénocarcinome du sein, photos et textes mêlés. Elle aurait pu, et cela aurait déjà été intéressant et important, en tirer un reportage, un témoignage, une illustration de la période des traitements. Lutter, en montrant le crâne dénudé, les cicatrices, les ravages de la chimiothérapie, contre la peur, contre le refus de voir et de savoir, qui existe encore dans notre société, aurait pu être, à la fois une thérapeutique personnelle et une manière d’informer, tout simplement peut-être une nouvelle campagne, esthétique, pour la ligue contre le cancer. Or, Estelle Lagarde va beaucoup plus loin, de ce voyage en terre cancéreuse elle fait un travail créatif passionnant, émouvant, beau tout simplement, en outre, son œuvre suscite rapprochements formels ou iconographiques, questionnements et envie d’en voir davantage, de connaître l’ensemble de son activité, preuve que nous sommes en présence d’une artiste véritable. Marie Lavin pour Médiapart, le 10 novembre 2010
Biographie
Estelle Lagarde se consacre depuis plusieurs années à la photographie argentique. Représentée en France par l’agence Révélateur, les photographies d’Estelle Lagarde sont également présentes à l’agence londonnienne Millenium Images depuis 2007. Elle a remporté la Bourse d’aide à la création de la Fondation E-C-Art Pommaret en 2007 et 2009 et réalise diverses expositions personnelles et collectives depuis plusieurs années. Son travail a été présenté dans plusieurs salons, tels que Affordable Art Fair à Bruxelles et Chic Art Fair à Paris avec Mathilde Hatzenberger Gallery ou Art Elysée à Paris avec la galerie Lefor Openo. A l’automne 2010, l’ouvrage mélant textes et photographies “la traversée imprévue”, est édité par la Cause des Livres.