« Je suis quelqu’un de profondément droit, d’honnête », rien que d’entendre cela, je suis à l’arrêt, l’odeur de la suspicion m’envahit… Pourtant il avait la guillotine facile, tous les ministres devaient tomber sous ses invectives d’obligation à la démission et le bougre, au centre d’une tragédie shakespearienne, cible de toutes les trahisons, s’inflige dans la dignité la plus grande l’humiliation de se démettre. A cinquante ans il avait déjà une Rolex, un cadeau d’un ami, un bon ami avec piscine, yatch, un très bon ami, et l’amitié c’est important dans la vie, à voir Montaigne et La Boétie, un exemple comme un autre. Il est vrai que ce pauvre bougre n’aime pas « être à poil », pas plus qu’il ne tient à ce que son petit pain au chocolat disparaisse dans des mains étrangères, un homme normal en quelque sorte. C’est moi qui suis un méchant homme de douter de tout, de tous… C’est certainement le fait de réaliser une revue de presse chaque semaine qui me donne une vision acerbe sur l’actualité. Je revendique la totale subjectivité de mes choix qui, au demeurant, donnent à voir pour l’œil gauche comme pour l’œil droit, et il est possible de loucher aussi. Et la photographie là-dedans, comme la politique, beaucoup de revendications « honnêtes », de paroles et de promesses d’avenir…
Mais je suis à Sète pour le 6e rendez-vous photographique d’ImageSingulières. Et c’est fantastique, de quoi se rincer les yeux, laver la tête. Si vous n’y êtes pas en ce moment, maintenant, en 2014, l’an 2015 avec ou sans Rolex, venez à Sète pour le Festival.
Bonne semaine et bon pied bon œil.
