Ce qui se dit un jour peut être contredit la semaine suivante, au moins partiellement et cela me réjouit. C’est au sujet de la double page de Marianne sur le Bangladesh. Voici l’histoire… Une photographe parle.
» Actuellement, je ne cherche pas à m’octroyer le montant de ce prix photo. Je veux contribuer avec cette somme d’argent à aider les travailleurs, leurs familles, et les gens qui les assistent. Je veux que le monde connaisse les sommes dérisoires que les travailleurs gagnent dans notre pays. Parfois les propriétaires et le gouvernement essayent de dire que les activistes et les travailleurs cherchent à conspirer contre l’industrialisation. C’est toujours la même attaque contre les droits des travailleurs. Mais en tant qu’activiste et que photographe, je veux dire que moi, tous les activistes, les syndicalistes et les travailleurs voulons que l’industrialisation se développe. Nous croyons que sans améliorer les conditions des travailleurs en augmentant leur salaire (actuellement de 37 dollars par mois, ce qui n’est pas assez pour survivre) et leur sécurité, ce développement ne sera pas possible. Et ce n’est pas seulement un problème local, c’est un problème international. Parce que les consommateurs de l’étranger achètent nos produits à un prix très bas et notre travail est devenu le moins cher du monde. Les consommateurs internationaux n’ont que faire de nos problèmes. Donc les propriétaires, le gouvernement et les consommateurs sont tous responsables au même titre de cette situation. Avec mes photographies, les cinq dernières années, j’ai essayé de faire campagne contre cet état de fait. »
Cette photographe habite le Bangladesh, elle se nomme Taslima Akhter. Sa photo distribuée par aucune agence photographique, fut trouvée grâce à la sagacité du service photo du journal Marianne sur Twitter un effort méritoire, récompensé par deux doubles sur la catastrophe de l’ effondrement du « Rana Plazza »dans la banlieue de Dacca, à peu près 1200 morts…
Plusieurs pensées.
-les photos ne viennent pas toutes seules
-le Bangladesh est un pays qui possède de fantastiques photographes
– que si l’effondrement catastrophique de cet immeuble a été « couvert », ce fut tout aussi réel que discret , rien à voir avec la tragique tornade d’Oklahoma City qui fit de nombreuses « unes »
– que j’apprécie le discours, le photos de Taslima, celui de l’engagement, hélas si peu présent dans les gazettes.
Cette semaine fut un bon cru.
Michel Philippot
