Une bonne semaine, il y a de tout. Du vif et du moins vif. Des ourang outans qui vont peut-être rester en vie, des insectes qui sont nos futures protéines, des seins se libèrent en hurlant leur détestation de la dictature, un lapin qui ignore la neige, et la Thatcher qui meurt! Un spécial dans le journal quand même dans le journal de la photographie, c’est peut être beaucoup pour cette briseuse de grèves, mais elle a occupé l’espace pendant de nombreuses années. Elle fut, pendant son règne au social ce que Gengis Khan fut à l’herbe. Cela vaut quelques photos, des bonnes, des signifiantes, et celles qui en montrent plus que les autres . De l’ histoire et hélas certainement aussi de l’ Histoire. « Not in my backyard, » « give my money back. » Words, words nothing but words ». Cette dernière citation n’est pas d’elle, hélas, celle-ci fut dans l’action, comme dans la déclamation.
Elle précipitât au nom du bien être général, de la nécessité évidente une grande partie de la population anglaise dans la pauvreté,
La presse, coté photo, devant cette disparition, attendue, a joué sur le même « la », « diapasonnique » laconique… Du portrait, encore et encore. Vrai que celle-ci se prêtait à cela sans gêne et même avec plaisir, comme partie intégrante de son discours politique. Ses « bon mots », ses « bonnes photos » occupaient à l’époque presque tout l’espace médiatique. Une frime, une forme, dont se régalent les thuriféraires du libre échange. Il ne restait pas beaucoup de place pour les méfaits, les catastrophes sociales de sa politique, son obstination morbide, méprisante quant à Bobby Sand et ses compagnons et comme cette criminelle et ridicule guerre des Malouines…. Morte la Dame, déjà ailleurs depuis pas mal de temps,la discrétion sur tous ces, ses méfaits, crimes politiques et, comme lorsqu’elle était en activité, la presse d’ un même élan souligne ses gesticulations, comme fascinée sur le personnage. Elle est la première femme PM en UK, la fille d’épicier devenue Baronne, l’épouse parfaite, une mère du même genre ( un fils qui s’est révélé être un peu escroc)… quid de la disparité sociale qui, par sa grâce a atteint des sommets, des structures sociales explosées. Mais, par un coup de baguette magique, la pensée mirifique du libéralisme, si chère à son coeur, une fixation métaphysique, elle amorce la grande défonce de la City, le London Stock Exchange. Ce lieu de pouvoir devient impérial, l’argent, le fric réel devient virtuel. Le travail devient lui aussi virtuel, le chômage, en millions de zombies.
Ceci écrit pour démontrer, s’il le fallait, que « la presse » est la douce servante des idéologies, qui paraît il n’existent plus, plus ou moins. Chers lecteurs, chers regardeurs, à vous de jouer…
« Operation True Blue », c’est le nom de code donné aux funérailles de la Dame et même que cela va coûter entre 9 et 12 millions de £. Ken Loach a proposé de privatiser la cérémonie, la bonne idée. Je propose que les dons soient défiscalisés…!
Donc, vous pourrez voir de la Margaret… mais aussi un très beau travail photographique sur des prisonniers de Fleury- Mérogis, le texte du photographe interrogé par Brigitte Ollier et Luc Briand est un bonheur. Deux Poutine cette semaine, si celui-ci fait des efforts, je vais le mettre dans mon Panthéon avec Kim Sung un. Et toujours des petits animaux.
Y a-t-il un rapport entre photographie, politique et idéologie? J’affirme que oui.
PS: suite à la mort de la Baronne je de vous livre ces deux réflexions sur la personne:
Mitterrand a dit d’elle: « les yeux de Caligula et la bouche de Marilyn Monroe »
Chirac après un « conseil »: » Qu’est-ce qu’elle veut la ménagère? Mes couilles sur un plateau »…
Ces deux réflexions portées la même personne par deux personnalité françaises est un pour moi un bonheur. Savoir, voir, juger, « les autres » avec autant de véracité passe par la reconnaissance de cet autre…
.Merci à Margaret, Jacques et François pour ces bons moments.
Bonne semaine.
Michel Philippot
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