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La photographie s’expose au Wopart

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Depuis des siècles, le support universel qui permet au genre humain d’exprimer à l’infini ses idées artistiques, c’est le papier. Et c’est là le cœur du festival artistique international Wopart – Work on Paper Art Fair, qui s’est tenu au Centre des expositions de Lugano, en Suisse, du 15 au 17 septembre dernier.

Collectionneurs, experts et amateurs en tous genres avaient là l’occasion de se plonger dans une perspective détaillée des œuvres d’arts réalisées sur papier : dessins anciens et gravures modernes (Guercino, Salvator Rosa, Andy Warhol, Karel Appel…), livres d’artistes et aquarelles (Enrico Baj, Pierre Auguste Renoir, Francis Picabia…), estampes orientales et travaux d’artistes modernes et contemporains (Gustav Klimt, Carol Rama, Joseph Kosut…). Sans oublier des photos d’art, réalisées par Ai Wei Wei, Edward Quinn ou encore Mario Cresci.

La photographie est ici une œuvre tangible imprimée sur papier et non une image virtuelle – ou fotofania, comme le dit Italo Zannier, historien de la photographie. Elle ne se contente plus d’être une simple description de la réalité mais devient elle-même une véritable communication. Pour l’instant, la photographie n’occupe qu’une place restreinte au Wopart, avec environ dix pour cent des œuvres exposées. Cependant, son interaction avec une large variété d’images et de techniques est présentée de manière très intéressante.

Cette seconde édition du Wopart a accueilli soixante-quinze galeries venues de quatorze pays. Elles ont été sélectionnées par un comité scientifique présidé par Giandomenico di Marzio et Paolo Manazza. La manifestation a proposé une étude approfondie de l’art sur papier – ce support de l’idée originale, de l’intuition qui vient de naître – et de son marché. Cette niche attire en effet l’attention de collectionneurs et d’enthousiastes, séduits par la quantité importante d’œuvres disponibles ainsi que leurs prix accessibles : en 2016, plus de soixante pour cent des dessins contemporains vendus coûtaient moins de 5 000 dollars.

Le festival a proposé également des événements tels que Wopart/Talks, avec des conversations, des interviews et des conférences impliquant des artistes, des historiens et des critiques d’art ainsi que des spécialistes en placements artistiques.

Quatre parcours ont également été présentés : I mille volti del kabuki, collection d’estampes ukiyo-e en provenance du musée des cultures de Lugano ; Arte di carta e d’Azione, collection d’œuvres du Centro per l’Arte Contemporanea Luigi Pecci de Prato ; ou encore l’installation Le storie rosse, d’Emilio Isgrò. Organisé par Walter Guadagnini et le projet CAMERA du Centro Italiano per la Fotografia de Turin, le quatrième s’intitule 1930-1970: la fotografa d’avanguardia in Italia dalla collezione Prelz Oltramonti. Ses quarante images examinent une perspective de la photographie italienne à cette période (Luigi Cavalli, Nino Migliori, Mario Giacomelli, Luigi Veronesi et Mimmo Jodice entre autres) et constituent une étude sémiotique majeure et de portée internationale.

 

Paola Sammartano

Paola Sammartano est journaliste. Spécialisée dans la photographie d’art, elle vit à Milan, en Italie.

 

 

Wopart – Work on Paper Art Fair
15-17 septembre 2017
Centre des expositions
Via Campo Marzio
6900 Lugano
Suisse

http://www.wopart.eu

 

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