Le festival des Rencontres d’Arles est somptueux et surprenant ; plus encore il marquera une date dans son histoire : celle de la fin d’une époque, celle de la fin des bouts de carton systématiques appelés tirages et celle de la célébration académique de la photographie. « Il n’y a presque plus de vrais photographes montrés », s’exclamait hier une légende du milieu parisien : eh oui, la photographie a explosé, elle est devenue communication, elle a remplacé le verbe et s’est transformée en image. Cette mutation, on la doit aussi bien à la programmation de Sam Stourdzé qui a cassé les codes en vigueur, qu’au bouleversement profond et drastique qu’apporte Maja Hoffmann avec la fondation Luma, mais cela, nous en parlerons lundi !
Du coup, nous les dinosaures, les vieux habitués,on se sent un peu perdus. Dépassées les éternelles réunions incestueuses et mortifères où l’on se retrouve chaque année depuis le siècle dernier ; le déjeuner machin, la sauterie BMW, les clins d’yeux de Madame Untelle, les conseils goûters d’Olympus, les soupers de Pictet et les afterhours de Picto !
Comble de l’ironie ; c’est le Off cette année qui était le plus traditionnel.
Lucien, vous allez adorer les années à venir !
À ne rater sous aucun prétexte : dans le traditionnel sublime, Don McCullin, Peter Mitchell, Yan Morvan et dans l’installation contemporaine Systematically Open et William Kentridge de la fondation Luma, Parfaites Imperfections (Eric Kessels), Nothing But Blue Skies (sur le 11 septembre), Eamonn Doyle et Yann Gross.