Etant la première galerie basée en Iran exclusivement dédiée à la photographie iranienne, Silkroad est considérée comme le lieu incontournable des amoureux de la photographie de tous bords à Téhéran. Depuis 14 ans, la galerie présente au public des sujets de tout horizon, de styles très variés de la création photographique iranienne. Elle a couvert et présenté un large faisceau d’artistes de toutes générations et origines confondues et a collaboré avec de nombreuses institutions, publications, musées et centres éducatifs dans le but de promouvoir et éduquer le public à travers la photographie iranienne. Pour ceux intéressés par ‘l’image’, Silkroad est certainement l’entrée principale vers la photographie iranienne.
Depuis sa création, la galerie a sans cesse insisté sur la qualité, les thèmes et les sujets, et à travers sa vaste liste de projets et expositions elle a essayé de véhiculer un message spécifique : que la photographie iranienne est vaste en terme de contexte et difficile à définir d’une manière thématique. Les sujets sur lesquels se concentrent les artistes de la galerie véhiculent facilement ce message. Des œuvres de Jalal Sepehr se concentrent presque entièrement sur la qualité esthétique trouvée sans les éléments et les ornements culturels et traditionnels perses. Les œuvres de Ramyar et Ali sont presque entièrement mises en scène pour raconter des contes de frustrations sociales. En tant que femme et mère, Shadi Ghadirain a toujours été engagée dans sa quête pour définir les rôles des genres et la ségrégation dans la société contradictoire traditionnelle, mais cependant moderne, de sa patrie, et l’approche de Behnam Sadighi est sociologique, il utilise ses sujets pour répondre à comprendre les questions comportementales sous-jacentes et Tahmineh Monzavi a dédié une grande partie de sa carrière à prendre en compte la vies des ‘sans voix’ : les exclus et les communautés rejetées au sein de la population iranienne.
Aux yeux des médias internationaux, la photographie iranienne a surtout été définie pour décrire les dilemmes politiques, les sujets ont été surutilisés et en quelque sort même maltraîtés. Dans ce climat culturel, selon la directrice de la galerie, Anahita Ghabaian : le monde est passé à côté de ce que les photographes iraniens ont accompli et le rythme progressif auquel ils ont évolué dans le traîtement de ce que cette société et culture avaient de prévu par les penseurs créatifs. L’objectif de la galerie est de changer la manière dont la photographie iranienne est perçue dans le monde, d’être capable de changer les tendances, d’éduquer et mettre l’accent sur les sujets fondamentaux à la compréhension de la complexité de l’Iran moderne, des sujets que la ‘politique’ n’a pas réussi à remarquer.
Le prochain événement important où Anahita Ghabaian est curatrice est l’exposition de la jeune photographe iranienne Newsha Tavakolian, qui est la 5ème lauréate du Prix Carmignac.
Le reportage de Newsha Tavakolian se concentre sur le sentiment de claustrophobie qui frappe la jeune génération du pays. Avec pour fil rouge le thème de l’album photo familial, ses photographies représentent ces jeunes issus de la classe moyenne en proie aux contradictions entre une société de plus en plus moderne et une idéologie islamique révolutionnaire. L’exposition ouvre ses porte demain et jusqu’au 7 juin 2015 à la Chapelle des Beaux-Arts de Paris.
Leila Sajjadi
INFORMATIONS
103, Lacasani Ave Faramaniyeh
19368-39631 Tehran
Iran
+98 21 2272 7010
http://silkroadartgallery.com