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La neuvième édition du Head On Photo Festival ouvre à Sydney

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Du 4 au 20 mai, la neuvième édition du Head On Photo Festival nous présente un éventail spectaculaire de photographes, australiens et du monde entier. Au programme, une sélection passionnante d’œuvres qui témoignent de la complexité de ce mode d’expression et de ses applications. Plus de sept-cents photographes provenant de vingt-deux pays seront au rendez-vous.

Dans le domaine du photojournalisme, peu de femmes sont aussi accomplies que l’Américaine Paula Bronstein, qui multiplie les récompenses. Tout au long de sa longue carrière, en salariée (en dernier chez Getty Images par exemple) comme en freelance, elle a durement gagné ses galons sur le terrain, couvrant notamment les situations conflictuelles, comme la crise humanitaire des Rohingya. Son œuvre impressionnante comprend un travail de quinze ans passés à récolter des données sur les multiples facettes de l’Afghanistan. Il en a résulté un livre, Afghanistan: Between Hope and Fear. C’est au sein de ce dernier que l’on a sélectionné des photos exposées au festival pour la première fois, avec des histoires familières ou inédites sur un pays qui aujourd’hui encore reste ravagé par la guerre.

« Quand on parle de l’Afghanistan aux actualités ces temps-ci, il s’agit toujours de bombes, ce qui génère une perception particulière du pays, dit Paula Bronstein. Mais ce qui s’y passe n’est pas si simple et j’espère que cette exposition pourra transmettre une part de sa complexité. »

Autre photographe primé, James Whitlow Delano nous montre des travaux tirés de sa série Normalizing Extrajudicial Murder in the Philippines : celle-ci raconte les histoires des familles philippines impactées par la guerre menée par le président Duterte sur la drogue. « Pourquoi raconter l’histoire de Jasmine Dorana, mère de quinze ans et veuve, qui a vu son époux adolescent se faire abattre de quatre balles dans la tête ? demande Delano. Pourquoi se soucier de Remy Fernandez, grand-mère de quatre-vingt-quatre ans, qui se retrouve avec sept petits-enfants sur les bras, parce que leur père a été exécuté par des tireurs cagoulés, envoyés dans les bidons-ville pour l’assassiner dans son propre salon ? Nous racontons ces histoires parce que nous sommes des êtres humains. Parce qu’en nous abstenant de prendre conscience de ce qui se passe et d’exposer ces crimes abominables, nous devenons complices, nous cautionnons ces crimes par notre silence. »

La série Unrecognized Nation, Forgotten War, que nous devons à la photographe documentaire italienne Emanuele Amighetti, se penche sur les jeunes Artsakhtsis, citoyens du Haut-Karabakh. Cette république fait l’objet d’un conflit entre l’Azerbaïdjan, son territoire d’origine, et sa majorité ethnique arménienne, soutenue par l’Arménie, qui se trouve sur sa frontière. Dès l’âge de treize ans, les jeunes, filles et garçons, sont enrôlés de force comme soldats dans ce conflit gelé, qui ne reçoit que peu d’attention, en particulier de la part des médias occidentaux.

Et enfin, nous avons la série Changing Perspectives: Renewable Energy and the Shifting Human Landscape, de Jamey Stillings. Parcourant le monde entier, ce dernier réalise des vues prises depuis les airs ou au sol, son œil braqué sur des installations de production d’énergie renouvelable, solutions durables exploitant le soleil, le vent et les marées. Jamey Stillings travaille depuis trente ans comme photographe documentaire et commercial, et nous offre toute la grâce et la majesté que dégagent ces projets gigantesques, surtout vus d’en haut.

Il ne s’agit là que de quelques exemples parmi la foison que nous propose le festival de Sydney. Cette année, Head On est installé en grande-partie dans l’arrondissement de Woollahra, l’hôtel de ville de Paddington formant le cœur de la manifestation. Moshe Rosenzveig, directeur du festival, explique qu’en programmant les expositions à proximité les unes des autres, on a fait en sorte que les visiteurs puissent les voir en plus grand nombre et s’immerger plus profondément dans l’atmosphère de l’événement.

 

 

Alison Stieven-Taylor

Alison Stieven-Taylor est auteure, et se spécialise dans la photographie. Elle est basée à Melbourne, en Australie.

 

 

Head On Photo Festival
Du 4 au 20 mai 2018
Sites multiples
Sydney, Australia

www.headon.com.au

Twitter @HeadOnPhotoFest
Facebook www.facebook.com/HeadOnPhotoFest
Instagram @HeadOnPhotoFestival

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