Ma première rencontre avec Wolf Suschitzky a eu lieu il y a près de 25 ans. J’ai vite été attiré par ses images de Londres, la ville où je suis né, qui étaient si joliment composées et remplies d’atmosphères. Au départ, cette attraction a été dirigée par un sentiment de nostalgie, celle de quelqu’un qui vit depuis longtemps en exil en Californie.
Mais plus j’ai passé de temps avec lui, plus je suis arrivé à apprécier son humanité et son intelligence innées. J’ai pensé à l’époque et je pense toujours, qu’il est l’un des talents de la photographie européenne les plus sous-estimés du XXe siècle. Sa finesse d’observation est sur un pied d’égalité avec celle de Kertesz.
Avec ses manières à l’ancienne et son humilité, il faisait partie des photographes qui assuraient le moins leur promotion, comme Cartier-Bresson. Son appartement dans le quartier de Little Venise, à Londres, a toujours été mon premier port d’escale après l’atterrissage à l’aéroport d’Heathrow.
Je sais que partager une tasse de café viennois avec lui et écouter ses histoires et opinions stimulerait mes voyages. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui avait autant de vie et de positivité. Son énergie et sa curiosité étaient très contagieuses. C’est la raison pour laquelle il a vécu jusqu’à 104 ans. Merci Wolf pour votre amitié et votre inspiration. Vos images feront toujours partie de mon être.
Peter Fetterman
11 octobre 2016, Santa Monica, Californie.
Peter Fetterman, marchand d’art à Santa Monica, en Californie, représente Wolf Suschitzky depuis plus de 25 ans. Sa galerie possède l’un des plus grands inventaires de photographie classique du XXe siècle.
