La Galerie Rouge présente sa nouvelle exposition Willy Ronis, Le Tourbillon de la Vie.
Figure emblématique de la photographie humaniste, Willy Ronis (1910-2009) définissait cette école française comme « le regard du photographe qui aime l’être humain ». Influencé par la musique et la peinture, il composait ses images avec la précision d’un artiste, capturant le quotidien avec une sensibilité rare et une joie non dissimulée. Il voyait dans la photographie un moyen de sublimer la vie, affirmant : « Parfois, il est possible de chiper le moment sublime et d’en tirer une immense satisfaction. »
De Paris à la Provence, en passant par Londres et Venise, son objectif a capté les luttes sociales, l’espoir d’un monde meilleur après la Seconde Guerre Mondiale et les éclats de vie trouvés au hasard des rues. Cette exposition explore la diversité de son œuvre photographique à travers des images emblématiques et d’autres, moins célèbres, qui renouvellent le regard que l’on porte sur son oeuvre. Ce goût pour la diversité des sujets, Willy Ronis le revendiquait comme une forme de liberté : « J’aime mieux tâter un peu de tout, quitte à porter mon effort sur ce que je fais volontiers et refuser ce qui m’intéresse moins. Être libre ? Oui, mais ça n’est pas tant la question de la liberté que le goût pour des choses diverses. »
Les tirages photographiques exposés dans Willy Ronis, Le Tourbillon de la Vie, viennent de la donation Tina Vazquez, personne qui a été au fil de sa vie, une aide, une amie, un membre à part entière de sa famille. Cette exposition met en avant la générosité de Willy RONIS et les liens d’amitié qui unissaient le photographe à Mme Vazquez. Elle raconte ainsi sa relation avec le photographe :
« J’ai rencontré Willy et Marie-Anne [Marie-Anne Lansiaux, femme de Willy Ronis] dans les années 1970, par l’intermédiaire de l’Oeuvre de Secours aux Enfants (OSE) où j’étais salariée. Du fait de ses origines culturelles, Willy était très sensible à cette maison fondée au début du 19e siècle par des médecins russes juifs pour venir en aide aux populations juives persécutées dans l’Histoire. Marie-Anne et moi avons tout de suite eu un coup de cœur. Elle m’a ainsi laissé une place privilégiée dans la bulle dans laquelle l’a enfermée au fil des années sa maladie, pour le plus grand bonheur de Willy mais aussi de son fils, Vincent, qui était un homme d’une extrême gentillesse. Mon père et Marie-Anne sont décédés l’un après l’autre. Mes enfants disent que j’ai, depuis lors, traité Willy comme un père. Willy a vu grandir mes enfants, a veillé sur ma mère lorsque je travaillais, a fêté avec nous nos fêtes de famille.
En somme, j’ai vieilli avec lui et tout comme pour mes parents, j’ai pris soin de lui jusqu’à son dernier souffle. J’avais 63 ans quand il nous a quittés. J’étais devenue grand-mère de trois petits-enfants qu’il a pu connaître. Il avait 99 ans mais j’aurais tant voulu que nous soufflions ensemble ses 100 bougies. »
En résonance avec l’oeuvre de Willy Ronis, des photographies d’Édouard Boubat et de Jean-Philippe Charbonnier seront exposées au sous-sol de la galerie. Ces deux photographes représentés par La Galerie Rouge ont en effet bien connu Willy Ronis, puisqu’ils ont tous les trois fait parties de l’agence Rapho et du « Club des 30 x 40 ».
Willy Ronis, Le Tourbillon de la Vie
20 mars -17 mai 2025
La Galerie Rouge
3 rue du Pont Louis-Philippe,
75004 Paris
01 42 77 38 24
www.lagalerierouge.paris